Journée théologique vaudoise de ce jeudi 26 mai:Les Eglises doivent retrouver le sens de l’initiation spirituelle
26 mai 2005
Rudes, les remises en question des Eglises proposées entre autres par Isabelle Graesslé et Roland Campiche ce jeudi 25 mai lors de la Journée théologique organisée par la Faculté de théologie de Lausanne et la Société vaudoise de théologie
Mais salutaires et indispensables pour qu’elles soient une communauté spirituelle vivante qui colle aux besoins du temps présent. Le prêt-à-croire a fait son temps. La réception passive d’une vérité, quelle quel soit, ne fonctionne plus. Gilles Bourquin, doctorant en théologie et Roland Campiche, sociologue de la religion, arrivent à la même constatation. Pour le sociologue, l’usage fréquent qui est fait aujourd’hui du mot « spiritualité » est en soi une protestation contre la façon d’imposer une vérité religieuse : « En utilisant ce terme, les gens revendiquent une autre façon de s’approprier le religieux ». Il va plus loin : « La prétention de détenir la vérité est un obstacle à la diffusion de la Bonne Nouvelle. Les gens ont besoin de s’impliquer dans la recherche de la Vérité et les théologiens qui disent « Voilà ce que je crois » plutôt « Voilà ce qui est vrai », ont plus de chance d’être entendus».
Si le monde prend ses distances avec la religion en tant qu’institution, si le nombre de non pratiquants augmente, cela ne signifie pas pour autant que le besoin de transcendance a diminué, au contraire, rappelle le sociologue. De plus en plus de personnes disent avoir recours à la prière. Le besoin de rites de passage, la demande de sens se font pressants. Si le christianisme exclusif est en reflux, le christianisme inclusif, lui, gagne du terrain. Il est temps pour les Eglises de chercher d’autres modes de transmission, d’accéder à un pluralisme démocratique et religieux qui reconnaisse les différences, d’adopter un langage religieux qui fasse place à la pensée de l’autre, d’accepter de dire la transcendance avec des langages différents qui incluent des notions empruntées à d’autres affirmations de croyance. C’est en substance le message de Roland Campiche.
Les enjeux de la survie de l’Eglise
Pasteure et directrice du tout nouveau Musée international de la Réforme à Genève, Isabelle Graesslé tint également un langage vigoureux. « L’enjeu de la survie de l’Eglise se tient devant elle, elle doit amorcer le passage le plus important de son existence pour répondre aux attentes contemporaines. Elle appelle de ses vœux un changement de paradigme culturel et ecclésiologique et chercher à exister aujourd’hui comme événement et moins comme structure. Elle doit renoncer à « l’illusion de l’unité » et reconsidérer sa mission dans un monde devenu en grande partie non chrétien, afin d’y assurer une présence authentique et crédible.
La théologienne postule que l’Eglise doit être plus que jamais le lieu du service de l’humain et prendre en compte la totalité des exclus, des faibles et des opprimés. « Je crois à une Eglise plurielle, solidaire et contextuelle qui témoigne. Il est temps de relativiser la prétention du message chrétien à s’adresser à toutes les cultures. « On ne peut plus tabler sur une conversion du monde », mais parler pudiquement de témoignage. Il ne faut plus penser en terme de conquête mais d’ouverture ». « L’Eglise doit réfléchir à ce qu’elle entend apporter en matière de spiritualité, ce terme étant compris comme « passage du souffle ». Isabelle Graesslé souhaite enfin que l’Eglise retrouve le sens de l’initiation spirituelle et planche sur d’autres modes de transmission de la foi.
Autant dire que l’Eglise est sur « un chemin de crête » selon l’expression du pasteur vaudois Claude Schwab, et qu’elle joue actuellement son avenir.
Si le monde prend ses distances avec la religion en tant qu’institution, si le nombre de non pratiquants augmente, cela ne signifie pas pour autant que le besoin de transcendance a diminué, au contraire, rappelle le sociologue. De plus en plus de personnes disent avoir recours à la prière. Le besoin de rites de passage, la demande de sens se font pressants. Si le christianisme exclusif est en reflux, le christianisme inclusif, lui, gagne du terrain. Il est temps pour les Eglises de chercher d’autres modes de transmission, d’accéder à un pluralisme démocratique et religieux qui reconnaisse les différences, d’adopter un langage religieux qui fasse place à la pensée de l’autre, d’accepter de dire la transcendance avec des langages différents qui incluent des notions empruntées à d’autres affirmations de croyance. C’est en substance le message de Roland Campiche.
Les enjeux de la survie de l’Eglise
Pasteure et directrice du tout nouveau Musée international de la Réforme à Genève, Isabelle Graesslé tint également un langage vigoureux. « L’enjeu de la survie de l’Eglise se tient devant elle, elle doit amorcer le passage le plus important de son existence pour répondre aux attentes contemporaines. Elle appelle de ses vœux un changement de paradigme culturel et ecclésiologique et chercher à exister aujourd’hui comme événement et moins comme structure. Elle doit renoncer à « l’illusion de l’unité » et reconsidérer sa mission dans un monde devenu en grande partie non chrétien, afin d’y assurer une présence authentique et crédible.
La théologienne postule que l’Eglise doit être plus que jamais le lieu du service de l’humain et prendre en compte la totalité des exclus, des faibles et des opprimés. « Je crois à une Eglise plurielle, solidaire et contextuelle qui témoigne. Il est temps de relativiser la prétention du message chrétien à s’adresser à toutes les cultures. « On ne peut plus tabler sur une conversion du monde », mais parler pudiquement de témoignage. Il ne faut plus penser en terme de conquête mais d’ouverture ». « L’Eglise doit réfléchir à ce qu’elle entend apporter en matière de spiritualité, ce terme étant compris comme « passage du souffle ». Isabelle Graesslé souhaite enfin que l’Eglise retrouve le sens de l’initiation spirituelle et planche sur d’autres modes de transmission de la foi.
Autant dire que l’Eglise est sur « un chemin de crête » selon l’expression du pasteur vaudois Claude Schwab, et qu’elle joue actuellement son avenir.