La paroisse française réformée de Berne se bat pour sa survie
19 mai 2005
A l’heure des mesures d’économie imposées par le Grand Conseil, la paroisse française réformée de Berne se bat avec une belle énergie pour défendre sa survie au cœur de capitale fédérale
La paroisse française réformée de Berne, qui date de 1623 et a son temple dans le cœur historique a adressé une pétition munie de 1100 signatures aux membres du Synode des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure et au Conseil synodal, leur demandant de tenir compte des spécificités de la communauté francophone protestante de l’agglomération bernoise qu’elle rassemble pour lui attribuer les unités pastorales sans lesquelles elle ne peut assurer une présence vivante au cœur de la ville. Elle est menacée directement par les mesures d’économies décidées par le Grand Conseil bernois qui prévoient de supprimer une trentaine de postes pastoraux dans tout le canton. Si ces restrictions devaient être appliquées de façon linéaire sur la base d’une répartition mathématique, c’est son existence même qui est en jeu. Sans une dotation d’un poste et demi de pasteur(e), la paroisse ne peut tout simplement plus assurer une présence de proximité et un point d’ancrage et d’intégration pour les francophones de l’agglomération bernoise qui se répartissent dans un rayon de plus de 20 kilomètres.
Actuellement, elle doit à la solidarité que lui ont témoigné les dix paroisses alémaniques de la ville, qui ont accepté de se serrer encore un peu plus la ceinture, de disposer de trois pasteurs qui se partagent deux pleins temps. Mais cette solution n’est assurée que pour une phase de transition. Agnès Krüzsely, présidente du Conseil de paroisse, a précisé qu’il n’était pas question que sa survie dépende de l’aumône et du bon vouloir des autres.Double discriminationLa jeune conseillère évoque le profil spécifique de la paroisse : située dans la capitale d’un canton bilingue, elle a un rayonnement régional et assume une fonction d’intégration sociale et de cohésion au service de la minorité francophone. Mais elle subit une double discrimination : sa base statistique de référence est constituée du nombre de paroissiens qui se donnent la peine de s’y inscrire. Or, tous les francophones réformés ne le font pas systématiquement, se contentant d’être enregistrés comme protestants au Contrôle de l’Habitant de leur commune, ce qui crédite automatiquement les paroisses locales germanophones. Cette façon de faire fausse la statistique et prive l’Eglise francophone d’un quart des paroissiens qui participent à ses activités.
Avec un poste pastoral évalué à 60% qui lui serait dévolu à l’avenir, la paroisse ne pourra poursuivre sa tâche, même en regroupant les énergies. Des synergies ont d’ailleurs déjà été mises sur pied avec les catholiques francophones de Berne, notamment pour des groupes bibliques œcuméniques, mais aussi avec d’autres paroisses du canton et avec le Centre protestant de rencontres et d’études de Sornetan, mais elles sont plus difficiles à réaliser avec les paroisses germanophones de la ville.
« Si l’Eglise française réformée de Berne se voyait sérieusement affaiblie par une dotation insuffisante, c’est la vie culturelle et associative de la ville qui s’appauvrirait », résume Denis Barrelet, journaliste parlementaire ayant élu domicile à dans le canton. C’est pourquoi la paroisse demande de pouvoir absolument disposer de 150% de temps pastoral pour garantir l’appui à ses activités essentielles et assurer la présence de proximité, jugée prioritaire lors du processus de réflexion et de consultation « RéformAction » lancé par l’arrondissement jurassien de l’Union synodale Berne-Jura.
Actuellement, elle doit à la solidarité que lui ont témoigné les dix paroisses alémaniques de la ville, qui ont accepté de se serrer encore un peu plus la ceinture, de disposer de trois pasteurs qui se partagent deux pleins temps. Mais cette solution n’est assurée que pour une phase de transition. Agnès Krüzsely, présidente du Conseil de paroisse, a précisé qu’il n’était pas question que sa survie dépende de l’aumône et du bon vouloir des autres.Double discriminationLa jeune conseillère évoque le profil spécifique de la paroisse : située dans la capitale d’un canton bilingue, elle a un rayonnement régional et assume une fonction d’intégration sociale et de cohésion au service de la minorité francophone. Mais elle subit une double discrimination : sa base statistique de référence est constituée du nombre de paroissiens qui se donnent la peine de s’y inscrire. Or, tous les francophones réformés ne le font pas systématiquement, se contentant d’être enregistrés comme protestants au Contrôle de l’Habitant de leur commune, ce qui crédite automatiquement les paroisses locales germanophones. Cette façon de faire fausse la statistique et prive l’Eglise francophone d’un quart des paroissiens qui participent à ses activités.
Avec un poste pastoral évalué à 60% qui lui serait dévolu à l’avenir, la paroisse ne pourra poursuivre sa tâche, même en regroupant les énergies. Des synergies ont d’ailleurs déjà été mises sur pied avec les catholiques francophones de Berne, notamment pour des groupes bibliques œcuméniques, mais aussi avec d’autres paroisses du canton et avec le Centre protestant de rencontres et d’études de Sornetan, mais elles sont plus difficiles à réaliser avec les paroisses germanophones de la ville.
« Si l’Eglise française réformée de Berne se voyait sérieusement affaiblie par une dotation insuffisante, c’est la vie culturelle et associative de la ville qui s’appauvrirait », résume Denis Barrelet, journaliste parlementaire ayant élu domicile à dans le canton. C’est pourquoi la paroisse demande de pouvoir absolument disposer de 150% de temps pastoral pour garantir l’appui à ses activités essentielles et assurer la présence de proximité, jugée prioritaire lors du processus de réflexion et de consultation « RéformAction » lancé par l’arrondissement jurassien de l’Union synodale Berne-Jura.