9e édition du salon Religio à Paris:Un comptoir austère du christianisme
16 janvier 2005
Alors que le Christ imaginé par Eric-Emmanuel Schmitt fait ses débuts ces jours-ci sur la scène d’un théâtre parisien avec le spectacle « La nuit des oliviers "* et que L’Evangile selon Pilate » avec Jacques Weber, fait salle comble chaque soir, le christianisme s’est exposé à Vincennes avec la 9e édition du Salon Religio
Un retour modeste après deux ans d’absence. Visite. On ne s’est pas vraiment bousculé dans la grande halle du Parc floral de Paris, au coeur du bois de Vincennes, où après deux ans d’absence, le salon tient ses quartiers jusqu’à lundi soir 19 janvier. Il a fallu prendre du temps pour redéfinir les objectifs d’une telle manifestation, se montrer plus sélectif pour l’empêcher de partir dans toutes les directions et revoir à la baisse ses dimensions mais aussi ses coûts. Si l’édition de l’an 2000 a battu tous les records avec 635 exposants, la fréquentation des salons qui suivirent se montra très décevante, aussi bien du côté des exposants que des visiteurs.
Cette nouvelle édition 2005 a enregistré 80 exposants qui ont donné dans le minimalisme côté stands. A l’entrée, un chauffagiste spécialisé dans les grands espaces, semblait accueillir le visiteur un peu étonné, qui déambulait ensuite entre du mobilier religieux spartiate – pourquoi les chaises d’église ont-elles des dossiers si raides et si hauts ? -, des orgues numériques, les cierges géants du syndicat général des fabricants de bougies et ciriers de France, les superbes photographies de la chapelle de Le Corbusier à Rondchamp dont on va fêter le 50e anniversaire en Haute- Saône. La Fédération Protestante de France était venue au rendez-vous, avec un stand d’une modestie toute réformée. Les éditions religieuses françaises y étaient bien représentées, à commencer par le quotidien catholique « La Croix », l’hebdomadaire « Réforme » et le périodique « Le Monde des religions ». Les médias électroniques y tenaient également salon avec les émissions de télévision catholique KTO.
Inattendu au milieu de ces stands en relation étroite avec la vie des paroisses et des églises chrétiennes, en majorité catholiques, mais aussi protestantes et orthodoxes, un traiteur, « La table de Cana » qui régale le Tout Paris mondain. Les visiteurs purent déguster des petits fours et des mignardises superbement présentés sur de grands plateaux. L’entreprise a été fondée il y a vingt ans par un prêtre jésuite, interpellé par le nombre grandissant des SDF qu’il côtoyait. Il a cherché à leur offrir plus qu’une simple assistance charitable ponctuelle, une véritable chance de réinsertion sociale en leur proposant un travail. L’entreprise a prospéré et s’est hissée parmi les meilleurs traiteurs de la capitale. Ses cuisiniers, ses commis, ses livreurs et ses magasiniers sont d’anciens chômeurs de longue durée, des gens qui ont à cœur de tourner le dos à la mouise, à l’alcoolisme, la prostitution, qui sortent de prison, ou qui sont tout simplement largués du marché de l’emploi en raison de leur âge.
« En quel Dieu croyons-nous ? », « La prière aujourd’hui, un élan pour vivre, une force pour changer », « La montée des évangéliques : danger ou nouvelle chance pour le christianisme » furent quelques-uns des thèmes traités lors des tables rondes et des conférences qui permirent aux visiteurs parfois un peu déboussolés, d’amorcer une réflexion. Mais l’ensemble semblait décidément décousu. Dans son souci de visibilité, le religieux doit-il vraiment chercher à s’exposer ? Les gens en quête de sens à leur vie, vont-ils chercher ce dont ils ont besoin dans un comptoir ou une foire ? *La nuit des oliviers, Eric-Emmanuel Schmitt, Théâtre du Petit-Montparnasse, 31, rue de la Gaîté, Paris 14e.
Cette nouvelle édition 2005 a enregistré 80 exposants qui ont donné dans le minimalisme côté stands. A l’entrée, un chauffagiste spécialisé dans les grands espaces, semblait accueillir le visiteur un peu étonné, qui déambulait ensuite entre du mobilier religieux spartiate – pourquoi les chaises d’église ont-elles des dossiers si raides et si hauts ? -, des orgues numériques, les cierges géants du syndicat général des fabricants de bougies et ciriers de France, les superbes photographies de la chapelle de Le Corbusier à Rondchamp dont on va fêter le 50e anniversaire en Haute- Saône. La Fédération Protestante de France était venue au rendez-vous, avec un stand d’une modestie toute réformée. Les éditions religieuses françaises y étaient bien représentées, à commencer par le quotidien catholique « La Croix », l’hebdomadaire « Réforme » et le périodique « Le Monde des religions ». Les médias électroniques y tenaient également salon avec les émissions de télévision catholique KTO.
Inattendu au milieu de ces stands en relation étroite avec la vie des paroisses et des églises chrétiennes, en majorité catholiques, mais aussi protestantes et orthodoxes, un traiteur, « La table de Cana » qui régale le Tout Paris mondain. Les visiteurs purent déguster des petits fours et des mignardises superbement présentés sur de grands plateaux. L’entreprise a été fondée il y a vingt ans par un prêtre jésuite, interpellé par le nombre grandissant des SDF qu’il côtoyait. Il a cherché à leur offrir plus qu’une simple assistance charitable ponctuelle, une véritable chance de réinsertion sociale en leur proposant un travail. L’entreprise a prospéré et s’est hissée parmi les meilleurs traiteurs de la capitale. Ses cuisiniers, ses commis, ses livreurs et ses magasiniers sont d’anciens chômeurs de longue durée, des gens qui ont à cœur de tourner le dos à la mouise, à l’alcoolisme, la prostitution, qui sortent de prison, ou qui sont tout simplement largués du marché de l’emploi en raison de leur âge.
« En quel Dieu croyons-nous ? », « La prière aujourd’hui, un élan pour vivre, une force pour changer », « La montée des évangéliques : danger ou nouvelle chance pour le christianisme » furent quelques-uns des thèmes traités lors des tables rondes et des conférences qui permirent aux visiteurs parfois un peu déboussolés, d’amorcer une réflexion. Mais l’ensemble semblait décidément décousu. Dans son souci de visibilité, le religieux doit-il vraiment chercher à s’exposer ? Les gens en quête de sens à leur vie, vont-ils chercher ce dont ils ont besoin dans un comptoir ou une foire ? *La nuit des oliviers, Eric-Emmanuel Schmitt, Théâtre du Petit-Montparnasse, 31, rue de la Gaîté, Paris 14e.