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©RTS Religion
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Les capsules d’En quête de sens (RTS Religion) paraissent d’abord sur la plateforme Play RTS puis sont diffusées sur RTS 1.
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Télévision: une présence protestantede moins en moins garantie

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Les services publics audiovisuels sont sous tension, ce qui touche les émissions religieuses diversement selon leur degré de sanctuarisation et leur capacité d’adaptation.

A Bruxelles, la nouvelle, inattendue, est tombée avant l’été. «Nous avons appris qu’au 1er janvier 2026, tous nos moyens seraient coupés», raconte Fabien Ruelle, journaliste pour l’Association protestante pour la radio et télévision (APRT), qui produit des émissions pour la Radiotélévision belge de la communauté française (RTBF). Depuis des décennies, l’APRT – comme une quinzaine d’organisations représentatives de la société civile – bénéficiait de divers moyens fournis par la RTBF: studio d’enregistrement, techniciens… Une charge que la télévision publique belge a décidé de ne plus assumer, contrainte d’économiser 133 millions d’euros en quatre ans, explique le quotidien français La Croix.

Les cultes ne devraient pas être concernés. Des solutions d’urgence ont été trouvées pour maintenir les deux émissions protestantes Enquête de sens (télévision) et La Voix protestante (radio). «Notre association est gérée de manière économe. Nous avons ainsi un peu d’argent de côté. Nous allons solliciter davantage les fédérations d’Églises pour une aide financière élargie. Nous avons aussi trouvé un accord avec une télévision locale pour disposer de studios à prix abordables», explique Fabien Ruelle, qui réalise déjà ces émissions bénévolement.

Les audiences en pâtiront néanmoins puisque «les heures de diffusion ont été changées unilatéralement: nos émissions radio passeront le samedi à 22h30 (20h30 aujourd’hui) et le dimanche après 10h30 (9h aujourd’hui). Il est également question de changer de chaîne», regrette Fabien Ruelle.

Le budget de France TV pas assuré
Côté français, une incertitude plane aussi. L’émission dominicale Présence protestante, qui a joyeusement célébré ses 70 ans en octobre, n’est pas directement menacée. Un cahier des charges, fixé par décret par le législateur à France Télévision, garantit l’existence «des émissions à caractère religieux consacrées aux principaux cultes pratiqués en France» et leurs horaires de diffusion le «dimanche matin entre 8h30 et 12h». Parcontre, le maintien de leur budget actuel pour la rentrée 2026 reste «incertain», selon Laurence Godon, responsable des émissions religieuses pour France TV, en raison des économies à réaliser pour le groupe.

Contenus prochesde ceux de youtubeurs
Economies? RTSreligion est passée par là. En 2022, Faut pas croire, sa seule émission religieuse non liturgique en télévision, disparaissait des écrans. Un choc après soixante-cinq ans de partenariat entre la chaîne et les structures chargées de produire et de cofinancer l’émission.

Avec moins de moyens, les journalistes de RTSreligion se sont lancés dans la création de contenus «proches de ce que font les youtubeurs», explique Paolo Mariani, directeur de Réf-Médias (anciennement Médias-pro), office des médias des Églises réformées romandes.

Un pari gagnant: ils font aujourd’hui partie de la «cellule» qui crée les nouveaux formats de la RTS. «Cela signifie une intégration pleine et entière dans la maison, une reconnaissance qui dépasse de loin le cadre du partenariat qui nous lie à la RTS, et qui permet un précieux échange de savoir-faire», poursuit-il.

L’audience déterminera-t-elle le maintien ou non de ces formats? «Aucun signal ne nous est arrivé en ce sens», assure Paolo Mariani. «Par ailleurs, pour les autres productions (cultes et messes, chroniques quotidiennes radiophoniques et émissions hebdomadaires Hautes fréquences et Babel), notre audience est en ligne avec l’ensemble des émissions.» Le partenariat avec la RTS est assuré au moins jusqu’à fin 2026.