Festival de Cannes : Pour son 30e anniversaire, le Prix du Jury Œcuménique rend hommage à Ken Loach
26 avril 2004
Au prochain Festival de Cannes, le jury œcuménique va fêter ses 30 ans et rendre un hommage tout particulier au réalisateur Ken Loach pour l'ensemble de son oeuvre
Formé de 3 catholiques et de 3 protestants, il récompense chaque année un long-métrage défendant les valeurs essentielles qui donnent à l’homme sa dignité et son identité. Pas question de décerner un prix à un film « pieux ». Le Vaudois Maurice Terrail a accompagné le jury œcuménique depuis ses débuts.Qu’ont en commun « L’homme de fer » d’Andrzej Wajda, « Paris,Texas » de Wim Wenders, « La Nuit de San Lorenzo » des frères Taviani, « La double vie de Véronique » de Krysztof Kieslowski, « Land and Freedom » de Ken Loach, « De beaux lendemains » d’Atom Egoyan, « Tout sur ma mère » de Pedro Almodovar ou « L’homme sans passé » de Aki Kaurismäki ? Ils figurent tous au palmarès du Jury œcuménique du Festival de Cannes. Ce dernier cherche à promouvoir des réalisateurs de films qui ont su sensibiliser les spectateurs à des valeurs spirituelles, sociales ou humaines et qui portent un regard empreint d’humanité sur l’homme, ses ombres et ses instants de grâce, ses joies, ses souffrances et ses espoirs.
« Le Festival propose chaque année une radiographie de la société, estime le pasteur vaudois Maurice Terrail qui a accompagné le jury œcuménique depuis sa création en 1974 et a en a été le président à deux reprises, en 1977 et 1997, certaines années, des thèmes comme la paix, les droits de l’homme, les problèmes liés à la condition des femmes, émergent clairement de la compétition, d’autres années, la sélection met en évidence des films qui s’attachent au problème de la marginalité ou de la violence ». Mais jamais le jury n’a jamais primé « un navet pour ses seules qualités morales ou religieuses », tient à préciser pour sa part un autre Vaudois, le pasteur Georges Blanc, qui a présidé par deux fois le Jury œcuménique à Cannes.Non à la banalisation de l’horreur La violence justement : en 1976, devant la fureur qui déferle sur l’écran, les jurés choisissent de ne pas décerner de prix. « A côté d’œuvres dénonciatrices, combien de films ambigus, complaisants ou dégradants, se souvient Maurice Terrail, devant la banalisation de l’horreur, il fallait un cri, nous l’avons poussé, il a été relayé dans la presse, nous avons été entendus, c’était notre but !». L’objectif du jury est aussi de donner un coup de pouce à certains films, dont les qualités artistiques et cinématographiques sont remarquables, mais qui ne bénéficient pas d’un budget publicitaire faramineux ni d’un grand tapage médiatique. Des longs-métrages qui viennent par exemple des pays du Sud. Ils contribuent à leur distribution et à leur diffusion.
Ce prix est une façon pour les jurés chrétiens d’affirmer leur sensibilité critique dans un univers qui ne comprenait pas leur présence à Cannes et ne les voyait pas toujours d’un bon œil. Suspectés d’être des censeurs, voire des encenseurs d’oeuvres qui exaltent les bons sentiments, les membres du jury, qui changent chaque année et viennent aussi bien du Canada, de France, de Suisse, d’Allemagne, du Luxembourg, de Belgique, des Pays-Bas, de Norvège, d’Afrique et d’Amérique, se sont peu à peu imposés. En général, ils sont tous des fins connaisseurs du cinéma, voire même des professionnels, à l’exemple de Maurice Terrail qui a fait partie pendant plus de 20 ans de l’Office protestant du cinéma, aujourd’hui disparu, et de la Commission de contrôle des films. Il a créé « Ciné-Feuilles », bimensuel romand de référence présentant de façon rigoureuse et indépendante toutes les sorties en salle au fil des semaines.
« Le Festival propose chaque année une radiographie de la société, estime le pasteur vaudois Maurice Terrail qui a accompagné le jury œcuménique depuis sa création en 1974 et a en a été le président à deux reprises, en 1977 et 1997, certaines années, des thèmes comme la paix, les droits de l’homme, les problèmes liés à la condition des femmes, émergent clairement de la compétition, d’autres années, la sélection met en évidence des films qui s’attachent au problème de la marginalité ou de la violence ». Mais jamais le jury n’a jamais primé « un navet pour ses seules qualités morales ou religieuses », tient à préciser pour sa part un autre Vaudois, le pasteur Georges Blanc, qui a présidé par deux fois le Jury œcuménique à Cannes.Non à la banalisation de l’horreur La violence justement : en 1976, devant la fureur qui déferle sur l’écran, les jurés choisissent de ne pas décerner de prix. « A côté d’œuvres dénonciatrices, combien de films ambigus, complaisants ou dégradants, se souvient Maurice Terrail, devant la banalisation de l’horreur, il fallait un cri, nous l’avons poussé, il a été relayé dans la presse, nous avons été entendus, c’était notre but !». L’objectif du jury est aussi de donner un coup de pouce à certains films, dont les qualités artistiques et cinématographiques sont remarquables, mais qui ne bénéficient pas d’un budget publicitaire faramineux ni d’un grand tapage médiatique. Des longs-métrages qui viennent par exemple des pays du Sud. Ils contribuent à leur distribution et à leur diffusion.
Ce prix est une façon pour les jurés chrétiens d’affirmer leur sensibilité critique dans un univers qui ne comprenait pas leur présence à Cannes et ne les voyait pas toujours d’un bon œil. Suspectés d’être des censeurs, voire des encenseurs d’oeuvres qui exaltent les bons sentiments, les membres du jury, qui changent chaque année et viennent aussi bien du Canada, de France, de Suisse, d’Allemagne, du Luxembourg, de Belgique, des Pays-Bas, de Norvège, d’Afrique et d’Amérique, se sont peu à peu imposés. En général, ils sont tous des fins connaisseurs du cinéma, voire même des professionnels, à l’exemple de Maurice Terrail qui a fait partie pendant plus de 20 ans de l’Office protestant du cinéma, aujourd’hui disparu, et de la Commission de contrôle des films. Il a créé « Ciné-Feuilles », bimensuel romand de référence présentant de façon rigoureuse et indépendante toutes les sorties en salle au fil des semaines.