l’Eglise réformée évangélique neuchâteloise doit se serrer la ceinture : L’offre de ses prestations revue à la baisse

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l’Eglise réformée évangélique neuchâteloise doit se serrer la ceinture : L’offre de ses prestations revue à la baisse

8 décembre 2005
L’Eglise réformée évangélique neuchâteloise (EREN) doit réduire son budget de 1 million de francs d’ici à 2007, et par conséquent ses prestations : moins de cultes traditionnels, pas de visites systématiques aux paroissiens, abandon partiel des cours de religion dans les écoles
Des questions cruciales qui ont suscité des discussions nourries. Mercredi à la Chaux-de-Fonds, les délégués du Synode neuchâtelois ont dû faire des choix cruciaux. Ce qui a provoqué des débats soutenus – plus de quatre heures de discussion s concernant vingt-cinq amendements déposés - autour du rapport sur les priorités et les convictions de l’EREN, telles qu’elles ont été redéfinies par le Conseil synodal. A l’heure de présenter le rapport de ce dernier, le pasteur Gabriel Bader a évoqué quelques éléments qui conduisent à un recentrage inéluctable : les protestants sont de moins en moins nombreux à payer leurs contributions, l’Eglise communique mal et ne donne pas une image claire de ses nombreuses activités, souvent mal connues, voire carrément ignorées du public et par conséquent peu fréquentée.

Si certains députés ont accueilli avec enthousiasme les réformes proposées, plusieurs représentants des paroisses neuchâteloises sont montés au créneau pour défendre des acquis qu’ils estiment correspondre aux besoins des fidèles.

Ainsi la résolution annonçant la décision d’abandonner les leçons de religion à l’école primaire et secondaire pour se concentrer sur les activités paroissiales destinées aux jeunes a-t-elle suscité de vives réactions : « Renoncer à l’enseignement religieux, c’est abandonner le terreau des enfants qui représentent l’avenir ! Renforcer la présence à l’école permet d’être visible au sein de la société ».

Quelques paroisses qui collaborent déjà avec succès à l’enseignement de la religion à l’école ont souhaité que l’initiative des cours soit laissée à leur libre appréciation : « Il n’y a pas de raison de brider la créativité d’une paroisse ; si son enveloppe, en terme de ressources humaines et de budget, lui permet d’entreprendre l’enseignement religieux, il faut le lui laisser ». L’amendement apporté à la résolution accorde aux paroisses la liberté de continuer ou non, leur enseignement.

Dans la même veine, il a été accepté que les paroisses collaborent en vue de la création des programmes de catéchisme et de culte de l’enfance et de la jeunesse comme le souhaitait la paroisse de la Chaux-de-Fonds.

Les visites aux paroissiens, plus systématiques

Les visites paroissiales ont fait l’objet d’une résolution demandant de renoncer, par manque de temps et de moyens, au principe systématique de la visite du pasteur chez chacun de ses paroissiens. Interpellé, Gabriel Bader précise au nom du Conseil synodal : «On parle ici des problèmes liés aux salariés et non aux laïcs ». Une nuance sera introduite dans le texte, histoire d’adoucir la décision. On y évoquera « le constat qu’il devient impossible de remplir cette tâche », mais on n’y renoncera pas si les moyens permettent aux paroisses d’entretenir ce qui apparaît comme privilège.

Au final, ce ne sont pas moins de onze résolutions qui ont été acceptées, y compris celle qui demandait aux Conseils paroissiaux de diminuer le nombre de cultes dans l’année au profit de célébrations différentes dans leur style, leur rythme, pour toucher des publics divers à des heures différentes. Quant à une éventuelle intensification de la collaboration avec les forces chrétiennes du canton, en particulier les Eglises catholiques chrétienne et romaine, l’assemblée s’en est tenue à la formulation du rapport pour rester en conformité avec le texte constitutionnel et le Concordat, et ce même si certains souhaitaient que l’on parle de « forces chrétiennes» dans un sens générique.

Il ressort des discussions soutenues qui ont eu lieu, que certaines paroisses craignent sérieusement de voir leur autonomie rognée, certaines parlant même de main mise de la part du Conseil synodal. La présidente du Conseil synodal neuchâtelois, Isabelle Ott-Baechler, s’est voulu rassurante : «Nous vous faisons confiance. Nous réfutons que le Synode prendrait des prérogatives par rapport aux paroisses. Par ailleurs, il n’y a pas de changement dans la manière de travailler du Conseil synodal ». Vu la longueur des débats, le Synode n’est pas parvenu à aborder tous les points à l’ordre du jour. Une autre assemblée devra être inscrite à l’agenda.