La nomination d'un ancien taliban au Parlement afghan inquiète sérieusement
3 janvier 2006
La nomination par le président afghan Hamid Karzaï d’Arsala Rahmani, responsable des Affaires religieuses de l'ancien régime taliban d'Afghanistan, au nouveau Parlement du pays, est préoccupante pour les défenseurs des droits de la personne
Pour Sam Zarifi, directeur de recherches pour l'Asie de Human Rights Watch, (organisation de défense des droits basée à New York) , qui rentre d’ Afghanistan, la nomination d'Arsala Rahmani contribue au sentiment de pessimisme parmi les groupes de défense des droits de la personne. Le Ministère des affaires religieuses était connu pour les nombreuses règles imposées aux Afghans au temps où le régime taliban gouvernait le pays conformément à ce qu'il considérait comme le respect strict de la loi islamique. On constate aujourd'hui une remontée de la popularité des talibans parmi les citoyens. Cette popularité est alimentée par le sentiment croissant que le gouvernement afghan est corrompu et inefficace et que la sécurité se détériore rapidement. Les talibans et les autres opposants au gouvernement, a précisé Sam Zarifi, seraient encouragés par le fait que l'engagement des Etats-Unis et de leurs alliés faiblit sur le terrain. Dans certaines régions, a-t-il précisé, "si ce sont les Etats-Unis qui exercent le contrôle durant la journée, la nuit, ce sont les talibans".