Prochain spectacle à l’Espace Culturel des Terreaux :« La mort du colonel » aborde l’assistance au suicide sans parti pris

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Prochain spectacle à l’Espace Culturel des Terreaux :« La mort du colonel » aborde l’assistance au suicide sans parti pris

9 janvier 2006
Le débat sur le droit pour chaque malade de décider de sa propre fin de vie est urgent
Un rapport sur l’assistance au suicide est actuellement entre les mains de Christoph Blocher, chef du Département fédéral de justice et police (DFJP), qui devrait permettre de légiférer en la matière. L’Espace Culturel des Terreaux, à Lausanne, a choisi de contribuer à la levée du tabou sur l’assistance aux mourants et d’en faire le sujet de son prochain spectacle, « La mort du colonel ». Première le 25 janvier prochain.« C’est le moment d’aborder le sujet, d’autant plus qu’Exit, association pour le droit de mourir dans la dignité, est entré au CHUV à Lausanne ! », estime Jean Chollet, alias Jean Naguel, qui a adapté pour le théâtre le texte de l’écrivain Frédéric Lamoth, « La mort digne » paru aux éditions Bernard Campiche. Le roman de l’écrivain-médecin, qui travaille au CHUV à Lausanne, raconte les dernières heures d’un homme atteint d’un cancer, qui a décidé de mourir à l’heure qu’il a choisie et qui annonce brutalement sa mort programmée à son fils. Douloureuse et âpre confrontation d’un père qui a toujours eu l’habitude de commander, et d’un fils qui a dû se faire un chemin loin de l’ombre du « colonel ». « Deux êtres qui ne se sont pas beaucoup parlé », résume le comédien Gilles Thibault, qui endossera le rôle du colonel.

« Nous n’avons pas voulu faire de « La mort du colonel » un plaidoyer pour ou contre l’assistance aux malades en fin de vie, explique Jean Chollet, qui a transformé, avec l’accord du Synode de l’Eglise réformée vaudoise (EERV), l’église des Terreaux en Espace Culturel dédié en priorité à des manifestations abordant, chacune à sa manière, des questions d’éthique et de société qui se posent à nous aujourd’hui. Il signe le texte et la mise en scène de la pièce qu’il a également produite. C’est dans cette perspective d’ouverture à des sujets parfois délicats comme l’euthanasie passive (renoncement à toute mesure de réanimation si le cas du patient est considéré comme désespéré ou incurable), ou indirecte (médication antalgique pour apaiser les souffrances, même si celle-ci devait hâter la mort) que la deuxième représentation de « La mort du colonel » sera suivie d’une table ronde. Elle réunira Mgr. Genoud, Antoine Reymond, pasteur et conseiller synodal, Denis Müller, éthicien, et l’ancien médecin cantonal Jean Martin, membre de la Commission nationale d’éthique.

« Pas question de durcir les camps par ce débat, mais plutôt de discuter de la façon d’accompagner quelqu’un, si l’on est appelé à le faire en tant que pasteur ou prêtre, y compris si le malade a souhaité abréger ses souffrances en demandant une assistance au suicide. La question que je me pose en tant que producteur de ce spectacle, est citoyenne : est-ce que j’ai envie que dans mon pays l’assistance au suicide puisse se faire en toute légalité, alors qu’aujourd’hui on la tolère ? ».

Le non-lieu requis en France dans l’affaire Humbert, du prénom du jeune homme tétraplégique qui voulait mourir, et que sa mère et son médecin ont aidé à mourir, rend le débat incontournable, aussi bien au niveau des autorités fédérales, du Parlement que des particuliers.

« La mort du colonel, d’après « La mort digne », roman de Frédéric Lamoth, adaptation Jean Naguel, les 25, 26 janvier à 19 heures, le 27 janvier à 20h30, le 28 janvier à 20h30, le 29 janvier à 17 heures.

Table ronde « Quelle dignité pour la mort ? » le 26 janvier à 21 heures.

Un « Café mortel » en compagnie du sociologue Bernard Crettaz aura lieu au Café Romand à Lausanne le 29 janvier, jour de la dernière représentation. Location au 021/ 320.00.46.

www.terreaux.org