Le personnel de l’Agence romande d’Education chrétienne réclame de meilleures indemnités de départ

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Le personnel de l’Agence romande d’Education chrétienne réclame de meilleures indemnités de départ

19 janvier 2006
Les employés ne se satisfont pas des 200 francs par année de service proposés à chacun par la Conférence des Eglises romandes (CER) à titre de plan social
Agés de 54 à 63 ans, ils demandent aux paroisses et aux pasteurs de les appuyer dans leur combat pour obtenir un meilleur traitement.Soutenus par le syndicat Comedia et sa secrétaire régionale Christine d’Onofrio, les employés de la défunte Agence romande d’Education chrétienne (AREC), à Lausanne, ont déclaré hier à la presse qu’ils ne se satisferont pas des indemnités de départ proposées à ce jour par la Conférence des Eglises Romandes (CER). Si la CER n’accepte pas d’améliorer les montants alloués à son personnel, qui s’élèvent aujourd’hui à quelque 200 francs par année de service, aucune aide n’étant prévue à titre de pont AVS, celui-ci, composé de personnes âgées de 54 à 63 ans, envisagent de faire valoir en justice les nombreuses heures supplémentaires effectuées à ce jour à titre gracieux. Ils espèrent en tout cas que les paroisses et les pasteurs les soutiendront dans leur combat pour « être traités un petit peu mieux que tout-à-fait mal ».

L’AREC, qui édite et diffuse depuis 153 ans du matériel pour l’enfance et la jeunesse dans le cadre de l’église protestante, a fermé ses bureaux le 31 décembre dernier. Cinq personnes, occupant l’équivalent de 2,5 postes à plein temps, ont perdu leur emploi. Il reste toutefois possible de passer commande de matériel, la liquidation des stocks étant assuré par une personne engagée par la Croix-Bleue. Une nouvelle structure, le futur Office protestant d’édition chrétienne, devait entrer en activité ce mois-ci et occuper deux personnes à mi-temps. De nouveaux employés devaient être engagés pour ces postes.

« Nous ne pouvons donner aucune information sur la nouvelle structure et le début de ses activités tant que les négociations avec l’avocat de l’AREC sur le sort du personnel n’ont pas abouti », indique Isabelle Ott-Baechler, présidente du Bureau de la Conférence des Eglises Romandes (CER). Elle indique que le personnel ne pouvait être surpris par la dissolution de l’AREC, annoncée officiellement en juin 2005. La liquidation de l’AREC avait été programmée dans le cadre de la restructuration engagé par le « processus de Charmey » dès 1994. Une collaboratrice de l’AREC, qui y travaillait à temps partiel, a signé une convention renonçant à toute prétention en dehors du plan social de l’employeur. « Toutes les associations concernées étaient averties depuis longtemps et nous avons tenté de liquider les structures de manière relativement harmonieuse. Dans le cadre de l’AREC, le processus a cependant été toujours été assez difficile et conflictuel», déplore la présidente.

Impossible pour l’heure de savoir si une partie du personnel pourra être occupée au sein du nouvel Office, ni si le plan social pourra être amélioré dans le sens d’une garantie de plusieurs mois de salaire brut, comme le souhaite le personnel. Impossible aussi de savoir si le dernier projet d’édition de l’AREC, un ouvrage sur la culpabilité et le pardon destiné aux enfants de 8 à 14 ans et conçu en collaboration avec les responsables de la catéchèse pour les pays latins, pourra être mené à bien. « Il faut chiffrer concrètement le temps de travail nécessaire et ce que cela représente en terme de salaire. Ensuite, tout est ouvert : nous ignorons à ce jour s’il sera possible de terminer cet ouvrage ou pas, et qui sera chargé de ce travail », ajoute Raymond Bassin, le comptable chargé de la liquidation de l’AREC.

Sylvette Delessert, directrice de l’AREC, souhaite que ce conflit ait une issue favorable. Elle pense notamment au comptable de l’institution, qui a œuvré durant 37 ans à ce poste, dès lors en arrêt maladie. Elle aimerait que, à l’image du Comité des associations des pasteurs et diacres des Eglises réformées romandes et de l’Association Eglise et monde du travail, qui ont sévèrement condamné la manière dont les employés de l’AREC ont été « simplement jetés dehors sans le moindre égard pour leur personne et l’important travail accompli pendant de nombreuses années », les paroisses fassent part de leur désapprobation à la CER.