« L’aide au suicide est une décision qui ne peut être jugée »
31 janvier 2006
Dans une prise de position datée du 22 décembre dernier, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) intervient dans le débat qu’a suscité la création, à Hanovre, de l’association Dignitas Deutschland, filiale de l’organisation de même nom basée à Zurich
En Allemagne, les Eglises se sont violemment opposés à l’établissement de Dignitas en Basse-Saxe. Vu les liens étroits qui l’unissent à l’union des Eglises protestantes d’Allemagne, le Conseil de la FEPS a choisi de prendre position dans le débat sur l’aide au suicide. Elle affirme tout d’abord que cette aide ne doit en aucun cas constituer une option par rapport à un accompagnement palliatif en fin de vie, auquel le patient a droit. Elle s’oppose ensuite à « toute tendance (…) d’économie sanitaire et médical qui viserait à relativiser l’obligation absolue de l’Etat et de la société à protéger la vie ». Il n’existe pas de droit au suicide, relativement à l’aide au suicide, poursuit la FEPS. Le protestantisme consiste cependant à « ne pas exercer de pression à propos de questions dont chacune et chacun ne peut répondre finalement qu’en sa propre conscience ». Il en découle le « devoir de s’abstenir de tout jugement moral face au désespoir et à l’absence de sens et de perspective ressentis » et celui de manifester de l’empathie, de la compassion et de l’assistance aux personnes découragées, souffrantes et désespérées. En résumé, l’aide au suicide « est une décision de conscience qui ne peut pas être déléguée, ni jugée, ni légitimée par une instance tierce. Seule la personne qui souhaite mourir est habilitée à prendre une telle décision ».