Genève : deux fois plus d’enfants de classes spéciales réintégreront le primaire

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Genève : deux fois plus d’enfants de classes spéciales réintégreront le primaire

17 mars 2006
A la prochaine rentrée, un effort d'intégration favorisera le retour des élèves de l’enseignement spécialisé dans les classes primaires, aussi en cours d’année
Une soixantaine d’enfants devraient pouvoir en bénéficier.A Genève, l’enseignement spécialisé offre un encadrement adapté aux besoins des élèves handicapés ou connaissant des difficultés importantes de l’apprentissage et du développement de la personnalité. En plus des enfants souffrant de troubles mentaux ou de déficiences sensorielles, les élèves en proie à des difficultés importantes d’adaptation scolaire et sociale sont pris en charge dans des classes à effectifs réduits, permettant à chacun de bénéficier d’une approche individualisée. « Les changements qui interviendront à la prochaine rentrée visent à favoriser la réintégration d’élèves de l’enseignement spécialisé dans l’enseignement primaire », explique Stephan Eliez, directeur du Service médico-pédagogique genevois. « Nous espérons qu’en cours d’année, une soixantaine d’enfants pourront rejoindre les classes primaires, soit deux fois plus qu’aujourd’hui ». En outre, 40 à 50% des enfants issus de l’enseignement spécialisé à l’âge de douze ans rejoignent le Cycle d’orientation.

Par ailleurs, de nouveaux moyens doivent être mis en œuvre pour aider les enfants souffrant de troubles du comportement hétéro-agressifs qui troublent les classes ordinaires. « Ce que l’on sait aujourd’hui à partir de la littérature spécialisée, c’est que ces enfants ne doivent pas être rassemblées. Aussi bien formés que soient les éducateurs, les mettre ensemble tend à fixer leurs comportements », poursuit le directeur. Le Service entend donc agir sur une multitude de plans : les enfants eux-mêmes doivent pouvoir être aidés par une thérapie, de groupe ou individuelle, voire une médication adéquate. Les maîtres doivent disposer de pistes pour les aider à gérer ces enfants difficiles. Enfin, les parents doivent être guidés dans leur travail éducatif : « les interventions à domicile sont parfois les plus efficaces. Il s’agit de montrer aux parents comment on lit avec son enfant, comment on lui met des limites sans être trop restrictif. Des études ont montré que les personnes marquées par la délinquance à l’âge adulte ont présenté très tôt des troubles du comportement. Ce travail de socialisation et d’intériorisation des règles demandent certes des moyens, mais plus faibles que si l’on doit intervenir à l’adolescence ».