Vaud: des déçus de l’Eglise remettent la confrontation à l’ordre du jour
6 juin 2006
Déclencher une réaction salutaire pour dénouer le climat plutôt tendu au sein de l’Eglise Evangélique Réformée vaudoise (EERV) en pleine mutation : c’est ce que souhaite provoquer le mouvement pour l’Eglise Catalyse, créé en avril dernier par des laïcs engagés et des ministres
Ses adhérents ont le sentiment de ne plus être entendus et veulent relancer le débat démocratique qui, à leurs yeux, bat de l’aile. Mécontentement, frustrations, mauvaise communication entre le Conseil synodal et les délégués du Synode : les quelque 80 adhérents du mouvement Catalyse estiment que le malaise est palpable actuellement au sein de l’EERV. C’est pourquoi il se propose d’être un lieu alternatif de préparation aux sessions du prochain Synode les 9 et 10 juin et lance une réflexion constructive sur les dossiers considérés comme urgents et prioritaires : catéchèse des enfants et des jeunes, jugée dépourvue de cohérence, formation des adultes, cultes. Le mouvement estime qu’il faut remettre le souffle du message de l’Evangile au cœur de l’Eglise, mise à mal par des restructurations, des suppressions de postes et des resserrements budgétaires obligés, mais aussi obnubilée par des questions techniques. « Il faut lever le nez du guidon et ne pas nous borner en Eglise à se poser des questions sur le fonctionnement de l’institution, mais bien plutôt sur son identité et sa mission », estiment ensemble les signataires su mouvement.
Même son de cloche à la deuxième assemblée de Catalyse le 23 mai dernier à Crêt-Bérard : « L’institution va dans le mur ? Peut-être. Ce qui importe avant tout, c’est de faire vivre le message évangélique, de chercher à le rendre actuel et en adéquation avec la société d’aujourd’hui», estimait l’une des personnes présentes. On a pu se rendre compte lors de cette séance de travail que les participants ne manient pas la langue de bois ni ne se voilent la face devant les réalités.
Peut-on parler de fronde ? « Plutôt d’insatisfaction grandissante, estime André Joly, l’un des membres de Catalyse ; bien des gens engagés dans leur Eglise n’ont ni envie d’être débarqués, ni de démissionner mais ils montrent des signes de découragement. Or ce n’est pas le moment de les démobiliser, de perdre leurs forces ».Culture du secretLes griefs de ces déçus de l’Eglise en pleine mutation : ils pointent du doigt aussi bien le mépris ressenti à l’endroit des bénévoles que des décisions prises par le Synode, ignorées par la suite. Ils relèvent aussi que le Conseil synodal pratique une culture du secret plutôt que d’énoncer la vérité, même désagréable.
Les participants à Catalyse veulent être associés aux dossiers de l’Eglise, de même que « tout le peuple de l’Eglise ». « Si l’on veut être mieux ancré dans le terrain, il faut associer les bénévoles et les gens engagés dans leur paroisse aux discussions, aux prises de décision et en tenir compte. « Nous sommes attachés, précise encore André Joly, à la liberté de parole, essentielle dans le monde réformé. Personne n’est propriétaire de la vérité et celle-ci est partout où le Christ s’incarne. Il faut aller véritablement à la rencontre de l’autre. La question à nous poser est : Est-ce que nous pouvons créer les conditions favorables à une aventure de foi, particulière à notre région, à notre mentalité ? Nous voulons travailler à mettre les gens en route, à créer des liens d’amitiés et de fraternité, qui manquent actuellement singulièrement à notre Eglise. Après, souhaitons-le, notre mouvement disparaîtra, car il sera devenu inutile ! ».
Antoine Reymond, membre du Conseil synodal à plein temps de l’EERV, se montre serein face à la création du Mouvement pour l’Eglise Catalyse: « Nous nous réjouissons qu’il y ait des gens qui prennent le temps de mener une réflexion fondamentale sur l’institution et nous souhaitons recevoir des propositions concrètes pour l’Eglise de demain, placée face à des enjeux de taille. Il y avait longtemps qu’il n’y avait plus eu de confrontation d’idées dans l’Eglise. Or le débat démocratique est constitutif de notre Eglise et se termine toujours par un vote des délégués qui préparent les séances du Synode. Je n’ai pour ma part pas le sentiment d’un déficit démocratique".
Même son de cloche à la deuxième assemblée de Catalyse le 23 mai dernier à Crêt-Bérard : « L’institution va dans le mur ? Peut-être. Ce qui importe avant tout, c’est de faire vivre le message évangélique, de chercher à le rendre actuel et en adéquation avec la société d’aujourd’hui», estimait l’une des personnes présentes. On a pu se rendre compte lors de cette séance de travail que les participants ne manient pas la langue de bois ni ne se voilent la face devant les réalités.
Peut-on parler de fronde ? « Plutôt d’insatisfaction grandissante, estime André Joly, l’un des membres de Catalyse ; bien des gens engagés dans leur Eglise n’ont ni envie d’être débarqués, ni de démissionner mais ils montrent des signes de découragement. Or ce n’est pas le moment de les démobiliser, de perdre leurs forces ».Culture du secretLes griefs de ces déçus de l’Eglise en pleine mutation : ils pointent du doigt aussi bien le mépris ressenti à l’endroit des bénévoles que des décisions prises par le Synode, ignorées par la suite. Ils relèvent aussi que le Conseil synodal pratique une culture du secret plutôt que d’énoncer la vérité, même désagréable.
Les participants à Catalyse veulent être associés aux dossiers de l’Eglise, de même que « tout le peuple de l’Eglise ». « Si l’on veut être mieux ancré dans le terrain, il faut associer les bénévoles et les gens engagés dans leur paroisse aux discussions, aux prises de décision et en tenir compte. « Nous sommes attachés, précise encore André Joly, à la liberté de parole, essentielle dans le monde réformé. Personne n’est propriétaire de la vérité et celle-ci est partout où le Christ s’incarne. Il faut aller véritablement à la rencontre de l’autre. La question à nous poser est : Est-ce que nous pouvons créer les conditions favorables à une aventure de foi, particulière à notre région, à notre mentalité ? Nous voulons travailler à mettre les gens en route, à créer des liens d’amitiés et de fraternité, qui manquent actuellement singulièrement à notre Eglise. Après, souhaitons-le, notre mouvement disparaîtra, car il sera devenu inutile ! ».
Antoine Reymond, membre du Conseil synodal à plein temps de l’EERV, se montre serein face à la création du Mouvement pour l’Eglise Catalyse: « Nous nous réjouissons qu’il y ait des gens qui prennent le temps de mener une réflexion fondamentale sur l’institution et nous souhaitons recevoir des propositions concrètes pour l’Eglise de demain, placée face à des enjeux de taille. Il y avait longtemps qu’il n’y avait plus eu de confrontation d’idées dans l’Eglise. Or le débat démocratique est constitutif de notre Eglise et se termine toujours par un vote des délégués qui préparent les séances du Synode. Je n’ai pour ma part pas le sentiment d’un déficit démocratique".