Vaud : l’aide spirituelle en cas d’urgence sera désormais disponible dans tout le canton

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Vaud : l’aide spirituelle en cas d’urgence sera désormais disponible dans tout le canton

26 juin 2006
Dès le mois de septembre, la centrale d’alarme de la police cantonale permettra à des aumôniers d’assurer une présence rapide, souple et gratuite auprès de familles touchées par un accident mortel ou de victimes en grand désarroi
Une aide désormais disponible dans toutes les régions, sauf en ville de Lausanne. Suicide, homicide, accident ayant entraîné une mort violente ou une invalidité : lorsque la police rencontre des victimes en grand désarroi, qu’il faut annoncer un décès à la famille proche ou que se produisent certaines violences conjugales, elle pourra désormais compter sur un réseau d’aumôniers prêts à intervenir en urgence dans les situations de détresse. Cette offre, qui existait déjà depuis quatre ans dans le Nord vaudois et sur la Riviera vaudoise, sera désormais disponible dans tout le canton. Le pasteur Alain Martin, aumônier de l’hôpital de Morges ainsi que deux diacres sont chargés de la région Ouest, tandis que six à huit personnes se chargeront du centre du canton. Les situations nécessitant une intervention ont été définies en partenariat avec les centrales d’alarme. Une brochure sera éditée pour présenter ce service.

« Nous ne somme pas là pour faire du prosélytisme, mais pour offrir une présence lorsque les gens traversent des moments difficiles, pour leur offrir notre humanité, les aider à réfléchir, leur servir de béquille jusqu’à ce qu’ils puissent se reprendre », explique le pasteur Pierre Bader. Il a constitué dans l’Est vaudois une équipe œcuménique d’une vingtaine d’intervenants, prêtres, pasteurs, psychologues ou diacres, issus aussi de l’Eglise évangélique. Tous ont plusieurs années de métier derrière eux. Anne-Marie Fatzer, aumônière des Etablissements Hospitaliers du Nord vaudois à Yverdon affirme venir « dans le respect des personnes, et non d’abord pour faire une intervention religieuse ». Si on écoute les gens, on reconnaît des préoccupations liées à l’importance des rituels à vivre, comme cette quarantaine de jeunes qui souhaitaient préparer quelque chose pour l’enterrement après un accident mortel. Des questions liées à l’identité (« Comment vais-je assumer cette situation en tant que père de famille ? »), aux valeurs (« Comment vais-je choisir de réagir ? »), à l’appartenance (« Qui va encore pouvoir m’aimer suite à ce qui s’est passé ? »), au sens (« Pourquoi cela m’arrive-t-il « ?) permettent de donner un contenu à la spiritualité. Cette aide vise aussi à détecter des situations à risques et, par la connaissance du terrain, à faire appel à tout un réseau de spécialistes locaux. La rapidité d’intervention permet de limiter le stress post-traumatique. Les personnes engagées dans l’assistance spirituelle d’urgences sont des ministres disposant d’une formation spécifique, d’au moins cinq ans de ministère et de plus de trente ans.

La ville de Lausanne, où la police municipale fait appel à l’Association vaudoise des psychologues, n’offre pas d’aide spirituelle en cas d’urgence. Anne-Marie Fatzer souhaite pouvoir un jour vivre une collaboration à l’instar du canton de Berne, où plus de quatre-vingt-dix ecclésiastiques sont formés à ce travail d’urgence avec des psychologues et où la loi prescrit d’y avoir recours en cas de situations particulièrement difficiles.