L’affaire Servet revisitée par Frédéric Amsler
21 août 2006
« Tuer un homme ce n’est pas défendre une idée, c’est tuer un homme »
En rappelant courageusement la valeur inaliénable de la vie humaine à la suite de la condamnation pour hérésie de Michel Servet, brûlé vif à Genève, Sébastien Castellion annonçait l’avènement d’une liberté de conscience personnelle. Mais à l’époque de Calvin, rappelle Frédéric Amsler, qui vient de signer un essai sur l’affaire Servet dans le dernier bulletin du Centre Protestant d’Etudes, l’intolérance religieuse était omniprésente et ne reposait pas seulement sur les épaules de Calvin, mais qu’elles étaient partagées entre les autorités ecclésiastiques et civiles de la République protestante. Frédéric Amsler relève que Michel Servet lui-même a contribué à sa propre perte en venant se réfugier dans le fief de Calvin, qu’il avait ulcéré par ses positions théologiques sur la Trinité, jugées blasphématoires. A l’heure où l’intolérance resurgit sur le devant de la scène et fait à nouveau des victimes, cette relecture d’une des pages sombres de l’histoire de la Réforme, a des allures prophétiques.L'affaire Servet et la naissance de l'unanimisme protestant genevois, Frédéric Amsler, bulletin no 4-5 du Centre protestant d'Etudes, août 2006, cp 3158-1211 GENEVE 3.