Juifs et protestants français en dialogue:Les questions qui font problème
26 septembre 2006
Il est des questions qui fâchent dans le dialogue judéo-chrétien
La discussion est trop souvent parasitée par le problème politique du conflit israélo-palestinien. En témoigne la récente conférence « Juifs et protestants, entre complicité et incompréhension, quel avenir pour nos relations ? », inscrite au programme du colloque Eglise et Israël tenu à Paris la semaine passée.Tôt ou tard dans le dialogue entre Juifs et chrétiens, le rapport à la terre et la notion de peuple élu de Dieu font problème. « Je m’interroge sur l’authenticité de l’examen de conscience et de repentance des Eglises » : le rabbin Rivon Krygier s’est exprimé avec franchise lors de la table ronde qui a réuni au temple de l’Oratoire l’historien Patrick Cabanel, la théologienne protestante Elisabeth Parmentier et le président de l’Amitié judéo-chrétienne de France, Paul Thibaut, autour de Jean-Luc Mouton, directeur du Journal Réforme. « Je m’inquiète, poursuivit-il, au sujet de la remise en cause du droit fondamental à l’Etat d’Israël d’exister. Il est important de travailler à donner à Israël une place parmi les nations, de s’opposer à tous ceux qui veulent faire disparaître Israël de la carte. Le devoir des Eglises est de lutter pour la coexistence de l’Etat d’Israël et de la Palestine ».
La théologienne Elisabeth Parmentier tint à préciser que le texte doctrinal « Eglise et Israël » de la Communion d’Eglises protestantes en Europe (CEPE) (ex-Concorde de Leuenberg), sur lequel les protestants se basent, fait l’impasse sur les réalités sociopolitiques actuelles. Il propose une réflexion strictement théologique sur la relation à Israël, compris dans le sens de peuple juif et non pas d’Etat d’Israël et rappelle le plein ancrage de l’histoire du christianisme dans le judaïsme.
Elisabeth Parmentier estime que ce texte va vers une reconnaissance du judaïsme comme voie de salut autonome, donc sans Jésus. Ce qui signifie que les Eglises protestantes signataires du document renoncent à l’esprit missionnaire et à la théologie de la substitution. remettant en cause l'affirmation classique de la théologie de la substitution, qui faisait du judaïsme une religion dépassée et remplacée par le christianisme.
« En a-t-on pour autant vraiment fini avec la théologie de la substitution ? », se demande le rabbin Rivon Krygier, la croyance de l’un ne passe-t-elle vraiment plus par le déni de l’autre ? »
La doctrine du salut par la grâce seule, chère aux Réformés, fait problème dans le dialogue judéo-protestant. "Si la personne humaine est entièrement dépendante de la grâce de Dieu et incapable d’atteindre son salut par ses propres forces, le judaïsme ne peut être que disqualifié", estime encore Rivon Krygier. Et le rabbin de rappeler que le salut pour les juifs passe par les œuvres de la Loi juive et par la grâce de la foi. Elisabeth Parmentier estime pour sa part que la doctrine paulinienne du salut implique l’impératif de l’amour du prochain et la nécessité de la grâce.
La théologienne Elisabeth Parmentier tint à préciser que le texte doctrinal « Eglise et Israël » de la Communion d’Eglises protestantes en Europe (CEPE) (ex-Concorde de Leuenberg), sur lequel les protestants se basent, fait l’impasse sur les réalités sociopolitiques actuelles. Il propose une réflexion strictement théologique sur la relation à Israël, compris dans le sens de peuple juif et non pas d’Etat d’Israël et rappelle le plein ancrage de l’histoire du christianisme dans le judaïsme.
Elisabeth Parmentier estime que ce texte va vers une reconnaissance du judaïsme comme voie de salut autonome, donc sans Jésus. Ce qui signifie que les Eglises protestantes signataires du document renoncent à l’esprit missionnaire et à la théologie de la substitution. remettant en cause l'affirmation classique de la théologie de la substitution, qui faisait du judaïsme une religion dépassée et remplacée par le christianisme.
« En a-t-on pour autant vraiment fini avec la théologie de la substitution ? », se demande le rabbin Rivon Krygier, la croyance de l’un ne passe-t-elle vraiment plus par le déni de l’autre ? »
La doctrine du salut par la grâce seule, chère aux Réformés, fait problème dans le dialogue judéo-protestant. "Si la personne humaine est entièrement dépendante de la grâce de Dieu et incapable d’atteindre son salut par ses propres forces, le judaïsme ne peut être que disqualifié", estime encore Rivon Krygier. Et le rabbin de rappeler que le salut pour les juifs passe par les œuvres de la Loi juive et par la grâce de la foi. Elisabeth Parmentier estime pour sa part que la doctrine paulinienne du salut implique l’impératif de l’amour du prochain et la nécessité de la grâce.