Les croyants suisses ont ignoré le mot d’ordre des Eglises sur l’asile et les étrangers

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Les croyants suisses ont ignoré le mot d’ordre des Eglises sur l’asile et les étrangers

2 octobre 2006
Le spécialiste zurichois en géographie politique Michael Hermann est parvenu à la conclusion que les personnes ayant refusé les lois sur l’asile et les étrangers lors des votations du 24 septembre dernier étaient plus nombreuses là où résident en majorité des personnes sans confession
Sur mandat de la « Sonntagszeitung », il a examiné les résultats et constaté que pratiquants catholiques et réformés avaient soutenu dans la même mesure les projets de loi, alors même que leurs Eglises les avaient activement combattus. Les personnes sans confession habitent en général dans les régions urbaines, où la présence d’étrangers dérange moins qu’à la campagne, affirme Michael Hermann. Dans les régions conservatrices on se sent par contre davantage menacé par les effets de la modernité et concurrencé par les étrangers. C’est pourquoi ces projets y ont bénéficié d’un fort soutien, à l’encontre des positions défendues par les Eglises cantonales. Dans un entretien au quotidien Der Bund, Thomas Wipf, président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, a répondu à la question de savoir si les Eglises avaient perdu le contact avec la base. « C’était notre devoir de rappeler les valeurs fondamentales chrétiennes et de nous engager en faveur de leur respect. Nous l’avons fait sans nous demander au préalable quel serait l’avis de la majorité. » La liberté évangélique permet cependant de manifester une autre opinion.