Une conférence bouddhiste mondiale plaide pour une action sociale fondée sur la foi
Ils sont venus de 85 pays pour trois jours de conférence dans la capitale thaïlandaise. Le thème? Les vertus bouddhistes et le développement socio-économique. Samedi 14 mai, ils ils adopté la Déclaration de Bangkok, qui fixe deux grands objectifs: maintenir un environnement social, économique et naturel durable et établir un équilibre entre les progrès scientifiques et matériels et les acquis culturels et spirituels. Les signataires ont également exprimé leur compassion à l’égard des victimes de catastrophes naturelles qui « mettent la civilisation en danger » et demandé que des mesures soient prises pour lutter contre les autres dangers qui menacent la vie sur terre – des conflits aux problèmes écologiques.
C'est l’Université bouddhiste Mahachulalongkorn de Thaïlande (MCU) qui accueillait la conférence du 12 au 14 mai, en collaboration avec le Conseil suprême de la Sangha de Thaïlande, qui conseille le patriarche de tous les moines bouddhistes du pays, et les Nations Unies, qui reconnaissent la fête de Visakha Puja comme un événement international.
Le professeur Phra Dharmakosajarn, recteur de l’Université, a indiqué que les 1700 participants, dont environ 1000 moines et nonnes bouddhistes, se réunissaient à Bangkok en partie parce que de nombreux sites historiques du bouddhisme au Népal et en Inde ne sont pas en mesure d’accueillir un aussi grand nombre de personnes. De ce fait, le site religieux et parc de Buddhamonthorn, dans les faubourgs de Bangkok, apparaît comme un nouveau centre du bouddhisme mondial.
Mais, selon les organisateurs, le lieu de la manifestation est moins important que son message. « Le bouddhisme n’a pas de frontières », a déclaré le professeur Dharmakosajarn lors d’une conférence de presse tenue dans le cadre de la manifestation. « Les problèmes sociaux et économiques d’un pays ne sont plus limités à ses frontières, mais affectent beaucoup d’autres pays. »
Néanmoins, la Déclaration de Bangkok fait observer que les bouddhistes peuvent puiser leur inspiration dans les quelque 4000 projets de développement lancés ou proposés par le roi de Thaïlande, Bhumibol Adulvadej, 83 ans. La Déclaration note que les participants ont approuvé l’idée de convoquer la deuxième Conférence de l’Association internationale des universités bouddhistes (IABU) à Bangkok en décembre prochain, à l’occasion du 84e anniversaire du roi Bhumibol.
La Déclaration réaffirme les valeurs bouddhistes centrales, en suggérant que l’humanité peut reprendre et appliquer des valeurs telles que « la compassion, la bonté, l’amour, la générosité, la tolérance, la compréhension et la confiance », associées à « un sage discours fondé sur l’esprit de réconciliation », pour construire l’harmonie et la paix dans le monde. Les bouddhistes peuvent appliquer cela dans la vie quotidienne en appelant les responsables des grandes sociétés à mettre l’accent sur la production de biens et de services essentiels plutôt que de biens de consommation non essentiels – mettant ainsi en pratique la vertu bouddhiste de la sagesse dans la production et la consommation.
Concrètement, la Déclaration appelle les bouddhistes du monde entier à lutter contre les dangers qui menacent la vie sur terre, notamment la pollution, les pluies acides, le réchauffement climatique et autres défis écologiques. Les participants à la conférence se sont engagés à collaborer sur ces questions avec les gouvernements, les ONG et les médias. Ils ont aussi instamment prié les gouvernements nationaux et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) de préserver et de protéger les sites archéologiques bouddhiques existants et de faire des fouilles pour en dégager d’autres.
Le programme de la conférence était varié, allant de la présentation d’un rapport intérimaire sur le projet en cours de l’Université de Berkeley (Californie) de publier les textes majeurs des écoles du bouddhisme Theravada, Mahayana et Vajrayana en ligne en anglais, en vue d’une distribution dans le monde entier, à un concert donné par un orchestre bouddhiste chinois de 180 membres et un chœur dans lequel figuraient des moines bouddhistes, venus de Shenzen.
Les bouddhistes du monde entier ont eu la possibilité de suivre les événements en direct à la télévision.
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