La réponse à la terreur doit être communautaire, affirme un éminent pasteur norvégien
De nombreux Norvégiens comprennent encore mal cette tragédie, a écrit le pasteur Tveit, lui-même Norvégien, dans une réflexion publiéesur le site du COE (www.oikoumene.org). « Comme beaucoup de Norvégiens, je connaissais certaines des victimes et leurs familles bouleversées. L'une des personnes tuées ... était le fils d'un responsable norvégien qui m'avait rendu visite quelques mois auparavant au siège du Conseil œcuménique des Eglises à Genève. Comme beaucoup de Norvégiens, j'ai encore du mal à me dire que cela s'est vraiment produit », a écrit le pasteur Tveit.
Le 22 juillet, une bombe a explosé au centre-ville d'Oslo, entraînant la mort de huit personnes, et un homme armé a tué 69 personnes – essentiellement des jeunes – dans un camp d'été sur l'île d'Utøya, près de la capitale. Anders Breivik, un Norvégien, a été arrêté pour son lien présumé avec les attentats. Dans un manifeste, il avait écrit qu'il défendait la culture chrétienne de l'Europe contre le marxisme et l'islam.
Au sujet d'Anders Breivik, le pasteur Tveit a écrit que « l'homme qui a avoué être responsable de ce carnage affirme avoir agi pour défendre la "culture chrétienne". Il s'est convaincu que les diverses "civilisations" doivent "s'affronter". Il se trompe lourdement. »
Les Eglises de Norvège, poursuit le pasteur, ont affiché une « réponse pastorale unie » exprimant « une culture chrétienne authentique » et des « valeurs véritablement chrétiennes. » Elles travaillent en collaboration avec les autres religions, a-t-il souligné. « Je revois encore et encore cette image d'un pasteur chrétien et d'un imam musulman se tenant côte à côte à l'enterrement de l'une des jeunes victimes de ce déchaînement de violence. Cette image ... est quasiment devenue un symbole emblématique de la détermination à édifier une société durable, bienveillante et ouverte – ensemble. »
Les Eglises sont engagées à œuvrer ensemble pour la paix et pour mettre en place des sociétés « ouvertes, où chaque individu est considéré comme un être humain, avec ses droits et ses obligations, et où les comportements injustes et répréhensibles sont condamnés, » a écrit le pasteur Tveit. Il revient, selon lui, a chaque personne de consulter sa conscience « sur ce qu'on dit et ce qu'on ne dit pas – et à poursuivre le dialogue avec notre prochain. »
Il est nécessaire de penser à la valeur chrétienne fondamentale – le commandement d'aimer son prochain – « quand surviennent la douleur et la mort » et quand « on réfléchit avec la plus grande honnêteté aux profondes difficultés qu'entraînent les modifications des flux migratoires et une société de plus en plus multireligieuse », a-t-il écrit.
Il conclut par ces mots: « pour chacun et chacune d'entre nous, la catastrophe humaine du 22 juillet résonne comme un terrible avertissement. » (534 mots-ENI-11-F-0093-JMP)