Un temps de crise ?

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Un temps de crise ?

Macaire Gallopin
1 avril 2023
Réflexion du pasteur de St-Imier Macaire Gallopin sur les temps troublés que nous traversons. Un billet paru dans la rubrique Les plumes de l'Erguël de la Feuille d’Avis du District de Courtelary le dimanche 28 mars.

La crise est devenue un phénomène avec lequel nous devons vivre. De la crise environnementale, présentée à merveille dans le dernier rapport du GIEC, à la crise économique avec le rachat de Crédit Suisse par UBS, avec la crise sociale avec la réforme des retraites en France, et toutes les crises que nous traversons au niveau personnel, la définition de la crise s’en retrouve modifiée. La crise n’est plus un évènement ponctuel qui jalonne le long fleuve tranquille de notre existence, non la crise est devenue le fleuve lui-même, souvent agité par des grosses vagues et sur lequel nous devons continuer à naviguer malgré tout.

Pourrions-nous voir toutes ces crises comme des opportunités plutôt que comme des phénomènes qui nous plombent le moral et notre espérance ?  

De tout temps, l’être humain a dû se battre pour sa survie et de tout temps, la crise a fait partie de son existence. Si on prend par exemple les textes bibliques, on se rend compte que presque tous font références à un temps de crises. L’Exile pour l’Ancient Testament, la crise identitaire et les persécutions pour le Nouveau. Et lorsque ces textes ne parlent pas d’une crise historique, ils nous mettent en crise lorsque nous les lisons, soit parce que nous ne les comprenons pas, soit parce que nous ne sommes pas d’accord avec ce qu’ils racontent. Et cela nous met en route pour ouvrir des perspectives sur notre « à venir » ou nous permet de regarder notre propre situation avec un regard neuf.

L’étymologie du mot de la crise en grec vient d’un verbe qui veut dire « trier », « séparer ». Ce mot était utilisé dans l’Antiquité par les paysans pour parler de la séparations des grains de blé de leur enveloppe. Dans chaque crise, l’être humain est appelé à faire le tri, séparer l’enveloppe, qui ne se mange pas, de la graine qui promet de repousser à la saison suivante et de porter du fruit.

Puissions-nous voir toujours dans les crises de notre temps des opportunités pour découvrir les graines de vies qui s’y cachent.

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