Pro Valdesi

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Le Comité romand pour l’Église et les Vallées vaudoises du Piémont a été fondé le 13 août 1944 à Prangins lors de la commémoration de la Glorieuse Rentrée sous l’impulsion du pasteur Guido Rivoir de Lugano, pour aider la population protestante du Piémont dont on avait des nouvelles angoissantes.

D’abord Comité suisse, il a réuni des fonds afin de les mettre à disposition de la «Table Vaudoise» (autorité de l’Église vaudoise d’Italie) à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Il est devenu comité romand en 1969, quelques années après la création de comités à Zurich et à Berne.

A l’origine, cette association a soutenu les membres de la communauté vaudoise de Genève et, dès la fin de la guerre, a envoyé des vivres et des vêtements aux Vallées. Elle s’est aussi occupée de séjours en Suisse, d’aide pour trouver du travail et de parrainage d’enfants. Elle soutient également des œuvres et instituts vaudois au Piémont et dans toute l’Italie.

Aujourd’hui, les buts sont de

  • favoriser les échanges entre l’Église vaudoise d’Italie et les paroisses réformées de Suisse romande
  • rassembler des dons pour soutenir financièrement des projets selon propositions de la Table Vaudoise (actuellement avant tout l’aide aux pasteurs retraités et aux veuves de pasteurs)
  • entretenir des relations avec les groupements des Vaudois d’Italie en Suisse romande.

Le comité se réunit en principe 2 fois par an dont une avec le Modérateur de la Table Vaudoise.
Il est actuellement composé de 7 membres, dont un répondant de la CER, et

  • Mme Tamara Gasteiner, présidente, 1417 Epautheyres, tamara.gasteiner@eerv.ch
  • M. Raymond de Rham, secrétaire, 1004 Lausanne, 021 648 38 53, raymondderham@vtxnet.ch
  • M. Peter Messerli, trésorier, 1804 Corsier-sur-Vevey, 021 921 93 13, pmesser@hispeed.ch

Pour vos dons

IBAN CH14 0900 0000 1200 9501 2
Comité romand pour l'Eglise et les Vallées vaudoises, 1417 Epautheyres.

Liens utiles

 

Les corridors humanitaires, une initiative oecuménique en Italie

De 2016 à aujourd’hui, 6'080 vies humaines ont été sauvées grâce à ces « corridors humanitaires » organisés par la Fédération des Eglises protestantes d’Italie FCEI, la Table vaudoise (avec le soutien du soutien du fonds vaudois « 8 pour mille » et de la diaconie vaudoise qui veille à l’accueil des personnes dans les diverses régions), la Communauté Sant’Egidio et d’autres organisations civiles comme Caritas.

Les corridors humanitaires jettent des ponts que de nombreux enfants, femmes, hommes, vieillards, issus de situations très précaires et de graves dangers, ont pu franchir dans la sécurité, la légalité et la dignité. Mais la valeur de cette « bonne action » ne doit pas faire oublier les naufrages et les souffrances subies par celles et ceux qui fuient la guerre et les persécutions et se voient traités de façon inhumaine par des structures oppressives.

Le pasteur vaudois Daniele Garrone, président de la FCEI, souligne : « Il ne s’agit pas là d’un élan charitable et naïf d’âmes pieuses et vertueuses, mues par un sentimentalisme irréaliste. Nous pensons que c’est une des réponses raisonnables que les Etats aussi devraient adopter face à un problème qui interpelle la qualité des démocraties constitutionnelles européennes. L’Europe aussi a été ensanglantée par la guerre parfois de religion, par l’intolérance et la dictature, l’Europe aussi a eu des millions et des millions de migrants à la recherche d’un avenir meilleur. Si nous regardions notre passé, même récent, nous verrions clairement le sens de la parole biblique Vous aussi, aimez l’immigré, car vous avez été immigrés en Egypte »

(Riforma mars 2023)

 

Le projet "Essere Chiesa Insieme" (Être Église Ensemble)

Essere Chiesa Insieme - 1
Essere Chiesa Insieme - 2
Essere Chiesa Insieme - 3
Essere Chiesa Insieme - 4

A Palerme, à la fin des années 80 et au début des années 90, de nombreux migrants arrivèrent d’Afrique du nord. La communauté méthodiste de La Noce, quartier défavorisé sous forte influence de la mafia, les soutint activement. Certains responsables travaillaient dans l’organisation de migrants fondée, ironie du sort, pour soutenir les émigrés italiens partis en Allemagne, en Suisse ou aux USA. Ils aidèrent les immigrés à apprendre l’italien, ils leur demandèrent notamment de chanter des chants ou de raconter des histoires de chez eux, ce qui permettait de s’appuyer sur des notions bien connues pour apprendre cette nouvelle langue. Bien des chants étaient des cantiques, certains immigrés, surtout d’Afrique occidentale (Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire) étant méthodistes ou presbytériens. Ils furent donc invités à participer au culte.

Mais la différence de langue et de style de culte fit rapidement obstacle à une vraie participation. Il fallait accepter de changer pour bien accueillir ces immigrés, impossible d’attendre simplement que ceux-ci s’adaptent aux traditions locales.

Le premier pas fut une réflexion profonde sur la liturgie, les assemblées en discutèrent à de nombreuses reprises. On comprit l’importance vitale pour ces frères et sœurs africains de vivre des périodes de chants d’adoration et de prières spontanées. Mais on reconnut également que les méthodistes italiens tenaient à maintenir la place centrale de la Parole, de la lecture de la Bible et de la prédication. On commença par simplement traduire le sermon, puis on introduisit des sermons bilingues en demandant à des prédicateurs locaux africains de prêcher côte à côte avec le pasteur italien.

Un autre changement fut de chanter des cantiques originaux des nouveaux-venus, accompagnés aux tambourins, on se mit aussi à danser pendant l’offrande. Peu à peu se développa un style de culte mélangeant des éléments italiens, africains et anglo-saxons. Le fait de vivre ensemble accrut la confiance mutuelle et amena une transformation générale de la vie paroissiale.

Richard Kofi, un jeune Ghanéen qui avait reçu une bourse d’étude pour l’Italie, se rattacha à l’église méthodiste de Palerme. Il participa de façon décisive au processus de discussion, d’expérimentation et de changement. Il poursuivit des études à Bologne et obtint une place de responsable logistique chez Toyota. Il joua ainsi un rôle important dans la « contagion » de l’expérience de Palerme vers les autres églises. Des immigrés de plus en plus nombreux déménagèrent dans le reste de l’Italie et propagèrent de tels changements.

Face à cette évolution, la stratégie de l’Union des Églises vaudoises et méthodistes a consisté à promouvoir ces communautés multiculturelles et à faciliter l’intégration mutuelle. Ce programme, géré en coopération avec la Fédération des Églises protestantes d’Italie FCEI, est intitulé Essere Chiesa Insieme (ECI).

 

Ce processus interroge toute la vie de l’Église...

  • Italiens et non-Italiens sont-ils bien décidés à construire des communautés intégrées ? Acceptent-ils donc d’investir une part importante de leurs énergies et de leurs ressources dans cette aventure ?
  • Les Italiens sont-ils prêts à mettre en discussion leurs habitudes et leurs coutumes établies ?
  • Les non-Italiens sont-ils disposés à considérer que leur engagement dans l’Église ne vise pas seulement le rassemblement de leurs compatriotes, mais aussi des nombreux Italiens et Italiennes qui ont faim et soif de la Parole ? Sont-ils prêts à chercher à comprendre la société dans laquelle ils vivent, ses besoins, ses peurs mais aussi ses réussites ?