Thèses pour la Grève des femmes - 14 juin 2019

Revendications spécifiques issues d'un collectif de femmes protestantes adressées à l’Eglise protestante de Genève présentées au Consistoire du 14 juin 2019

Nous, femmes protestantes, pasteures, diacres, chargées de ministères, laïques dans l’Eglise protestante de Genève, et hommes alliés, nous joignons aux 7 thèses formulées par les Femmes Protestantes en Suisse FPS à l’occasion de la grève des femmes.

En premier point, nous aimerions nous réjouir toutes et tous ensemble de la pleine égalité accordée aux femmes au sein de notre Eglise, aussi bien au niveau réglementaire et statutaire, qu'au niveau de la vocation et de la formation. Nous sommes honorées d'incarner une autorité spirituelle encore trop peu reconnue dans d'autres confessions chrétiennes et communautés religieuses. Nous prions pour que notre Eglise réformée et ses membres continuent d'être une source d'inspiration et d'action, pour toutes les femmes qui subissent des discriminations au sein d'institutions religieuses ou sociales dans le monde.

Voici les revendications genevoises qui complètent les 7 thèses des femmes protestantes en Suisse FPS:

Au point 1) "Travail bénévole", nous demandons aussi qu'une fois par année notre Eglise puisse se réjouir et reconnaître liturgiquement à l'occasion d'un culte l'immense travail fait par les bénévoles, sans qui notre Eglise ne pourrait déployer pleinement sa mission.

Au point 3) « Facilitation de la vie familiale », nous demandons aussi l’établissement d’un véritable congé paternité pour les hommes employés par l’EPG, d’au moins un mois. Nous ne pouvons attendre un hypothétique projet de législation, le Conseil fédéral venant encore de rejeter un projet de congé paternité de deux semaines.

Au point 4) "Instances ecclésiales", nous demandons de sortir définitivement d'une vision patriarcale de la gestion de l'EPG.

Exemple 1- Registre des membres
Nous ne voulons plus que les courriers soient adressés, pour les couples mariés, à « M. et Mme [prénom de Monsieur] [nom de famille] ». Les femmes ne perdent pas leur prénom par leur mariage.

Nous demandons donc que les courriers soient adressés à « Mme [prénom de Madame] et M. [prénom de Monsieur] [nom de famille commun]. Certaines d’entre nous sont heurtées depuis plusieurs années de recevoir des courriers au prénom de leur mari, d’autant plus que ce sont elles qui souvent sont bien plus engagées dans notre Eglise.

Exemple 2- Ecriture épicène
Nous demandons à ce que l'écriture épicène soit appliquée dans tous nos supports écrits, officiels, internes et externes, nos communications et nos liturgies.

Exemple 3- Catéchuménat (15-17 ans)
Nous invitons notre Eglise à être attentive à une représentativité plus égalitaire au niveau de la prise en charge ministérielle du catéchuménat.

Au point 6) "Spiritualité", nous demandons la mise en oeuvre d'un groupe de travail pour mener une réflexion théologique sur la représentation de Dieu au- delà du genre, des représentations anthropomorphiques et d'attributs de type masculin comme la "toute puissance", afin de tenir compte de la diversité des expériences du Divin et de permettre à chacun.e de pouvoir vivre et exprimer pleinement sa foi.

Ce groupe de travail traitera également du langage liturgique et catéchétique, afin d’aider les pasteur·e·s, diacres, chargé.e.s de ministère, prédicateurs et prédicatrices à changer leur langage pour une vraie prise en compte de l’existence des femmes, encore trop souvent invisibilisées ! Nous demandons par exemple que lorsqu’il est question des disciples de Jésus, il soit toujours précisé que Jésus avait dès l'origine des hommes et des femmes disciples égaux (cf. Luc 8, 1-3). Cette communauté égalitaire originelle doit être notre référence.

Au point 7) "Promotion de la paix", nous demandons à ce que notre Eglise s'engage concrètement sur la question environnementale, qui a été portée par les mouvements féministes à l'origine. Nous demandons également à ce que des actions de sensibilisation et de prévention soient initiées concernant les questions relatives au sexisme et aux abus sexuels.

Les revendications ont été signées par 58 femmes et 14 hommes alliés

Le texte est une recopie de document du Collectif de femmes protestantes. Il n'a pas été trouvé sur le net