Coronavirus: quel amour du prochain?

Gottfried Locher, président de l'Église évangélique réformée de Suisse. / © EERS
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Gottfried Locher, président de l'Église évangélique réformée de Suisse.
© EERS

Coronavirus: quel amour du prochain?

Voce Evangelica/Protestinfo
12 mars 2020
Pour le président de l’Église réformée de Suisse Gottfried Locher, interviewé par la télévision suisse italienne, le coronavirus est un défi pour l’Église qui, plus qu’un bâtiment, est une communauté et un lieu de rencontre.

L'Église est comme une grande famille, à plus forte raison en cette période de coronavirus. Le pasteur Gottfried Locher, président du Conseil de l'Église évangélique réformée de Suisse (EERS), en est convaincu. Dans une interview exclusive accordée à «Segni dei Tempi» sur la Radio Télévision suisse italienne (RSI), il a voulu lancer un message positif d'espoir et de solidarité, même s'il admet ressentir «un grand sentiment d'incertitude, pour moi-même, ma famille, mes amis, mais aussi pour l'Église».

L'Église est généralement un lieu de rencontre, qui, avec la «distanciation sociale» visant à lutter contre la propagation de la COVID19 , ne perd pas pour autant sa raison d'être, rappelle le président de l’EERS. Au contraire, «l'Église n'est pas seulement un bâtiment, mais une communauté de personnes, et il s'agit maintenant de prendre soin les uns des autres».

«Il est temps de faire preuve d'un peu plus de créativité», déclare Gottfried Locher, conscient de l'impossibilité d'un contact physique. «C'est un très grand défi pour nous. Il s'agit de changer la façon dont nous regardons l'Église. Mais l'Évangile nous offre de nombreux passages portant sur la façon d'aider les autres. Si une personne âgée doit se tenir à l'écart des cultes parce que la situation est trop risquée, pourquoi ne pas lui envoyer une lettre, par exemple», propose le pasteur réformé, qui met l'accent sur l'implication des jeunes: «Les catéchumènes pourraient appeler les personnes qui ne peuvent pas se déplacer, demander des nouvelles, comprendre comment se rendre utile dans le quartier, faire des courses pour eux. L'idée est de s'assurer que les gens ne sont pas laissés seuls. Il y a toute une gamme de possibilités pour être une Église.»

Un châtiment divin?

Gottfried Locher rejette l'idée que le coronavirus soit une sorte de punition divine. «Des choses terribles se produisent tout le temps dans le monde. C'est juste que nous les voyons généralement à la télévision et que ces événements se produisent loin de nous. Cette fois, la menace nous touche directement», souligne le pasteur. «Mais on ne peut pas dire que quelqu'un a fait du tort à Dieu et que c'est la raison de ce malheur. Cette ancienne approche, nous la retrouvons dans le livre biblique de Job. Cette circonstance n'est pas due à une relation avec le divin, mais plutôt et c'est la norme notre monde est plein de belles choses, et de choses terribles».

L'amour du prochain et la gratitude

Deux enseignements peuvent être tirés du «malheur» du coronavirus, selon le pasteur: nous rappeler que l'amour du prochain et le soutien mutuel sont des diktats évangéliques toujours valables, qui ne sont pas uniquement valables dans les moments difficiles tels que ceux que nous traversons. En outre, c'est une occasion de redécouvrir les belles choses qui nous entourent. «Je crois que le sentiment de gratitude se manifeste toujours lorsque nous sommes confrontés à une menace. On se rend compte que des choses qui nous semblaient évidentes ne le sont pas du tout. Face à la menace, les bonnes choses de la vie deviennent visibles. Et aujourd'hui, face à la menace du coronavirus, nous réalisons la chance que nous avons. Nous bénéficions d’un système de santé, nous ne souffrons pas de la faim, nous pouvons prendre des mesures pour réagir. Tout cela est très beau et très important.»

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