La joie, partie prenante d’une vision d’Eglise

La joie, partie prenante d’une vision d’Eglise / ©iStock
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La joie, partie prenante d’une vision d’Eglise
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La joie, partie prenante d’une vision d’Eglise

Evolution
Dans le cadre du processus EREN2023, qui vise à redéfinir les structures et les missions de l’Eglise réformée neuchâteloise, la notion de joie est primordiale pour appréhender des changements pas forcément évidents.

«Portée par la foi, l’espérance et l’amour en Jésus-Christ, l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) est une Eglise joyeuse, dynamique et souple»: telle était la vision partagée par l’ensemble du Synode pour servir de base au lancement du processus EREN2023. Joyeuse, dynamique et souple, trois caractères réfléchis qui donnent une orientation bien plus poussée que l’on pourrait l’imaginer.

«La notion de joie est absolument essentielle pour l’EREN, qui a aussi envie de rayonner vers l’extérieur en donnant une image confiante de ce qui la porte. Par rapport à d’autres Eglises cantonales, nous sommes un peu une exception et faisons face à des problèmes qu’elles n’ont pas ou pas encore. Nous essayons de les résoudre et espérons aussi pouvoir donner une image d’espoir à d’autres», souligne Yves Bourquin, président du Conseil synodal de l’EREN. Pour rappel, l’EREN est confrontée depuis de nombreuses années à des difficultés financières liées principalement à une diminution des rentrées fiscales dans un canton où l’impôt ecclésiastique est facultatif. 

Accepter les changements

Bien que la question financière ait donné l’impulsion au changement, le processus vise une adaptation plus large au monde actuel. « Je crois que notre Eglise a encore un rôle à jouer dans notre société indépendamment de la question matérielle. Elle doit continuer à témoigner de ses valeurs dans un monde où tous les repères se dissolvent », note Jacques Péter, conseiller synodal responsable des finances.

Pour lui, le processus EREN2023, qui vise également une stabilité financière, entend permettre à l’Eglise de continuer sa mission de manière plus sereine, sans avoir à craindre un budget déficitaire croissant. Une évolution obligatoire, pour le conseiller synodal, qui consentira selon lui à retrouver une certaine joie au sein de l’institution: «Nous avons la certitude que cela va marcher. C’est une évolution obligatoire qui nécessitera d’accepter des changements pas toujours faciles à faire comprendre. Il nous faut nous poser la question de savoir de quoi nous avons besoin. Nous ne pouvons plus continuer à être assis sur des cailloux dont nous pourrions nous séparer ou que nous pourrions faire fructifier», complète-t-il. 

Fierté assumée

Dans le cadre d’une réflexion dans la brochure «Passons en mode évangélisation», parue en 2016, Yves Bourquin avait déjà abordé cette notion de la joie. Alors pasteur dans la paroisse du Joran, il avait souligné, de manière un peu provocatrice, que l’Eglise devait arrêter de s’excuser d’exister devant les interrogations ou l’incompréhension du monde ambiant. Il encourageait les croyant·es à ne pas justifier leur condition de témoins, mais plutôt à afficher leur fierté et leur joie d’en parler à d’autres. «Il en va de même pour les problèmes auxquels nous sommes confrontés: nous devons être fiers d’avoir pris les choses en main et d’avoir résolu certaines crises. Nous pouvons parfois aussi marquer un arrêt pour être plus contemplatifs et regarder avec joie le travail accompli», détaille-t-il.

Bien que satisfaction soit fugace, ce moment est pour lui essentiel pour continuer d’avancer et désamorcer les peurs et les entraves qui mettent des freins au processus de changement. Le tout en ayant à l’esprit que l’on n’est pas seul à porter cela sur ses épaules, mais que Dieu aide à aller vers un heureux dénouement.