Japon : Après la catastrophe, les religions s’unissent pour empêcher les suicides
La Fédération bouddhiste de Sendai a mis en place – à travers le Conseil de liaison des associations religieuses de la préfecture de Miyagi – une cellule de conseil au sein du funérarium de Sendai, a déclaré le pasteur Naoya Kawakami, chef du Réseau de secours aux sinistrés de l’alliance chrétienne de Sendai. Il a ajouté qu’un service commémoratif commun était prévu.
Tout cela a pour but d’offrir des conseils sur le deuil et un soutien spirituel – des condoléances – à celles et ceux dont les proches ont été tués ou sont portés disparus.
« Notre tâche principale est de présenter des condoléances pour les victimes non identifiées », a déclaré M. Kawakami, pasteur d’une paroisse de l’Eglise unie du Christ du Japon à Sendai. « Pour la mener à bien, il nous faut en toute occasion faire preuve de patience, de tolérance, d’amour et de sagesse. Priez pour nous afin que le pouvoir des Cieux soit avec nous. »
Le 13 avril, le bilan s'établissait à 13 392 victimes, dont 8 190 dans la préfecture de Miyagi, tandis que 15 133 personnes, dont 8 025 dans la préfecture, étaient portées disparues. En outre, 59 806 bâtiments se sont complètement effondrés, a indiqué l’Agence nationale de police du Japon.
Le projet de prévention des suicides du réseau a vu le jour suite à un avertissement lancé par des spécialistes du sujet, au nombre desquels Yasuyuki Shimizu, consultant auprès du gouvernement et directeur de Lifelink, un centre de soutien à but non lucratif de Tokyo.
« Les études sur le suicide montrent que, lorsque quelqu’un est frappé par une mort soudaine, ses proches se sentent coupables », a déclaré M. Kawakami. « Elles nous enseignent que, dans ce cas, les condoléances sont le moyen le plus efficace pour prévenir ce sentiment mais que si elles ne sont pas présentées, il arrive fréquemment que les gens mettent fin à leurs jours pour suivre le défunt dans la mort. Nous avons pris ce sujet au sérieux et avons commencé à chercher comment y remédier. »
Selon lui, plusieurs groupes religieux doivent collaborer avec l’administration pour combattre ce problème, car « le gouvernement ne peut pas apporter son soutien à telle ou telle religion, en vertu du principe de séparation des religions et de l’Etat prévu dans la Constitution japonaise. »
Entre le 1er et le 4 avril, environ 500 corps non identifiés ont été transportés de Sendai vers le Funérarium Mizue de Tokyo, où ils ont été incinérés. Des prêtres de la Fédération bouddhiste de Tokyo y ont dirigé les prières à la place des bonzes de Sendai, car les dégâts occasionnés par la catastrophe ont empêché la tenue de cérémonies funéraires dans cette ville.
Des chrétiens, invités par le biais du Conseil national chrétien du Japon, ont lu des passages de la Bible et prié devant un brûle-parfum placé à l’entrée principale du funérarium, en écoutant le sutra bouddhiste (lecture des Ecritures) récité à l’occasion des funérailles, selon le blog de la Convention baptiste japonaise, l’une des Eglises membres du Conseil.
D’autre part, la Fédération de Inochi No Denwa, une organisation chrétienne présente dans tout le pays qui assure une permanence téléphonique de soutien, a ouvert « Inochi no Denwa Disaster Dial », une ligne dédiée à l'accompagnement psychologique des victimes domiciliées dans les quatre préfectures du nord-ouest touchées par le séisme. (621 mots-ENI- F-11-0044-JMP)