Les religions jouent un rôle dans la protection de l’environnement, affirme un expert
7 avril 2011
Nairobi, le 7 avril (ENInews\Fredrick Nzwili) – Les religions et les croyants jouent un rôle capital dans la protection de l’environnement et la limitation des effets des changements climatiques, selon le chef de l’Alliance des religions et de la conservation (ARC).
« Les religions ne pourront jamais résoudre les questions scientifiques soulevées par les changements climatiques, mais elles ont la capacité de changer nos comportements. Je crois que nous pouvons le faire. Cela ne se produira pas rapidement, mais durablement », a déclaré Martin Palmer, secrétaire général de l’ARC, au correspondant d'ENInews le 29 mars à Nairobi. « Nous constatons des effets très importants et, aujourd'hui, presque toutes les organisations religieuses tiennent un discours sur l'écologie. Elles plantent des arbres et parlent d’économies d’énergie. Elles remplissent une mission éducative auprès de leurs fidèles en ce qui concerne l'environnement. »
M. Palmer a pris la parole au cours d’un atelier sur la religion et l’environnement, organisé par l’ARC dans les locaux de la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA), à Nairobi. La conférence, intitulée « Engagements religieux pour une planète vivante », s’est tenue les 29 et 30 mars. Elle a rassemblé, parmi les différentes religions présentes en Afrique, des responsables chrétiens, musulmans et hindous qui se sont penchés sur la question de la gestion durable des terres et de l’eau, et plus particulièrement sur les forêts, l’alimentation, l’agriculture et l’éducation. Les délégués provenaient de 11 pays d’Afrique.
Martin Palmer a déclaré que les différentes religions avaient trouvé des façons d’expliquer aux communautés comment vivre en harmonie avec leur environnement de manière durable, sans détruire les habitats ni les ressources vitales. « Elles ont appris à vivre en équilibre avec la nature, à encourager les gens et à les inciter à agir concrètement », a déclaré Martin Palmer, dont l’organisation, basée à Bath (Royaume-Uni), aide les groupes religieux à lancer des programmes de protection et de réhabilitation de l’environnement à long terme.
Le pasteur André Karamaga, secrétaire général de la CETA, a déclaré que, par le passé, les religions se souciaient de tous les éléments de la nature, qu'il s'agisse des arbres, des montagnes ou des plans et cours d’eau. « Personne n’aurait été choqué de voir nos prédécesseurs parler à ces éléments naturels. Cela voulait dire quelque chose en termes de coexistence harmonieuse … Il nous faut redécouvrir cette harmonie entre l’homme et la nature », a-t-il déclaré.
La diminution de la calotte glaciaire du Kilimandjaro a, par exemple, incité les paroissiens du Diocèse Nord de l’Eglise évangélique luthérienne de Tanzanie à mettre en place une politique de protection de l’environnement. « La réduction du niveau des glaces a provoqué des questionnements. Les gens ont commencé par prier, puis ils ont décidé d’agir en plantant 8 millions d’arbres. Chaque année, ils en plantent 1,2 million. Tous les membres des Eglises y participent », a déclaré l’évêque Fredrick Shoo à la Conférence.
Chaque religion construit son plan d’action en fonction de ses points forts, selon l’ARC. Par exemple, les centres de retraite spirituelle sont à la recherche de sources de nourriture, les luthériens et les shintoïstes cherchent à comprendre leur impact sur les forêts, les sikhs se concentrent sur la pollution des eaux car c’est par ce biais que leurs terres souffrent, les juifs s'intéressent à l'agriculture soutenue par la communauté et les bouddhistes de Shanghai dépolluent la rivière. (575 mots-ENI-F-11-0041-JMP)