Le COE appelé à formuler une nouvelle déclaration de principes sur la justice hommes-femmes

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Le COE appelé à formuler une nouvelle déclaration de principes sur la justice hommes-femmes

24 février 2011
Genève, le 24 février (ENInews\Jerry L. Van Marter) – Les membres du Comité central du Conseil œcuménique des Eglises (COE) ont, lors de leur réunion qui vient de se terminer à Genève, passé en revue les progrès accomplis par le mouvement œcuménique dans le domaine de la justice entre femmes et hommes. Pour beaucoup d'entre eux, ces progrès ne répondent pas à leurs attentes.


Lors d'une séance plénière organisée le 19 février sur le thème de "La communauté des femmes et des hommes", Bernice Powell Jackson, pasteure de l'Eglise unie du Christ aux Etats-Unis et présidente du COE pour l'Amérique du Nord a souligné que le Comité central de 1981 s'était engagé à atteindre une proportion de 50% de femmes aux assemblées et aux comités centraux du COE. « Le COE semble s'être éloigné de cet engagement » "En tant que présidente du COE, je tiens à déplorer le fait que nous semblons nous être éloignés de cet engagement", a déclaré la pasteure Powell Jackson. "Ce n'est pas seulement une question de chiffres; c'est une question de partage du pouvoir et des généreuses ressources de Dieu."

Plus tard au cours de la plénière, Kathryn Lohre, de l'Eglise évangélique luthérienne d'Amérique, a exhorté le COE à mener une étude globale des questions liées à la justice entre les sexes et à formuler une déclaration de principes sur le rôle des femmes au sein du COE et de ses Eglises membres, ainsi que dans les sociétés.

La pasteure Karin Achtelstetter, secrétaire générale de l'Association mondiale pour la communication chrétienne (AMCC), a déclaré au Comité central que son organisation collecte des données sur cette question depuis plusieurs années et qu'elle "est prête à offrir ces données et les conclusions qui en découlent pour contribuer aux travaux du COE." « La participation des femmes n'est plus une priorité » Le pasteur Gregor Henderson, de l'Eglise Unie d'Australie, a souligné que "la conception du rôle de la femme varie grandement d'une Eglise à l'autre" et que plusieurs Eglises n'ordonnent pas les femmes "alors même que dans probablement toutes les Eglises membres du COE, la majorité des membres et des fidèles sont des femmes."

Ses propos faisaient écho aux revendications selon lesquelles le rôle des femmes dans l'Eglise mérite une plus grande attention. "La participation des femmes dans l'Eglise n'est plus une priorité à l'ordre du jour du COE", a affirmé le pasteur Henderson. "Nous n'avons pas procédé à une collecte systématique des données depuis 1981. Nous ne savons même pas combien de nos Eglises ordonnent des femmes." Ordination des femmes : impensable pour les orthodoxes Selon l'archevêque Anastasios de l'Eglise orthodoxe d'Albanie, en revanche, la question de l'ordination des femmes est impensable pour les Eglises orthodoxes. "Mettre en œuvre une telle idée reviendrait à nous isoler et à entraver l'objectif de la participation des femmes", a indiqué le président orthodoxe du COE. "Il y a de nombreuses manières de renforcer la position des femmes sans passer par la question de l'ordination."

L'édification de communautés justes de femmes et d'hommes va bien au-delà des questions de l'ordination des femmes et de leur poids dans les votes, a affirmé Magali Nascimento Cunha, une méthodiste du Brésil. "Cet objectif d'une représentation pour moitié des femmes est certes une des problématiques", a-t-elle reconnu, "mais il doit s'accompagner d'autres mesures."

Selon elle, la participation complète des femmes doit non seulement se faire par le nombre, mais elles "doivent aussi pouvoir parler, faire, diriger, être respectées en tant que partenaires, être vues et entendues, et voir leurs dons reconnus et appréciés à leur juste valeur."

Enfin, Magali Nascimento Cunha a également appelé le COE à formuler "une nouvelle déclaration de principe pour guider les décisions du Conseil afin de garantir la participation des femmes au sein de la gouvernance, du personnel et de la représentation."

(619-ENI-11-F-0018-JFM)