« Nous aimerions créer en Suisse un Conseil central des musulmans »
20 juin 2006
Le Dr Hisham Maizar préside la nouvelle Fédération d’Organisations Islamiques de Suisse, constituée le 30 avril dernier après plus d’un an et demi de préparation
Elle regroupe déjà 132 centres islamiques et associations, et n’entend pas en rester là. Entretien.Quelle alternative offrez-vous à la Coordination des organisations islamiques de Suisse (KIOS), qui siège à vos côtés dans le tout nouveau Conseil suisse des religions ?
« Comme son nom l’indique, la Fédération d’Organisations Islamiques de Suisse (FOIS) regroupe dix organisations faîtières, réparties sur 16 cantons et couvrant les quatre régions linguistiques de la Suisse. Elle réunit déjà 132 centres islamiques et associations. Il s’agit d’organisations cantonales, comme en Suisse romande l’Union vaudoise des Associations musulmanes (UVAM) ou l’Union des Associations musulmanes de Fribourg, au Tessin la Communita Islamica nel Canton Ticino et en Suisse alémanique l’association des organisations islamiques du canton de Lucerne, des musulmans d’Argovie ou encore l’organisation faîtière des communautés islamiques de l’Est de la Suisse, que je préside. Nous regroupons aussi des groupements organisés sur une base ethnique, comme la communauté islamique bosniaque ou l’association islamique albanaise. Toutes fonctionnent sur une base démocratique et élisent leurs représentants. De son côté, la Coordination des organisations islamiques de Suisse est une structure plus ancienne qui réunit principalement trois associations cantonales : la commission des musulmans de Bâle, l’association des organisations islamiques de Zurich (VIOZ) et l’association cantonale islamique de Berne (Ouma). Elles sont représentées par le Dr Farhad Afshar, très médiatique président de la Coordination, qui parle en leur nom. Pour l’heure, ces trois associations n’ont pas souhaité se joindre à nous, mais nous maintenons l’invitation. A terme, nous aimerions créer un Conseil central des musulmans en Suisse. »
Les associations membres de votre Fédération regroupent aussi bien des musulmans suisses que des personnes originaires de pays albanophones, de Bosnie, Turquie, de pays arabes, africains ou asiatiques. Partagez-vous suffisamment de préoccupations communes ?
« Je pense que oui. Ce qui nous réunit n’est pas les particularités ethniques ou folkloriques, mais le fait que lorsque nous nous comportons en musulmans, nous ne pouvons avoir une conduite contraire à l’éthique et à la morale de cette religion. A ce sujet, il est important de bien distinguer ce qui est dicté par l’islam de ce qui découle de cultures ou de traditions : l’excision, par exemple, n’est pas une tradition issue de l’islam, tout comme le mariage forcé. L’islam dit au contraire que l’aval de la femme est une condition essentielle pour que l’union soit valable. Le Conseil des religions, qui tiendra sa première séance en août, est le lieu idéal pour faire ce travail de dialogue interreligieux.»
La future association genevoise des musulmans pour la laïcité, qui doit être créée le 20 septembre prochain, pourrait-elle s’intégrer à votre Fédération ?
« Tout en n’ayant rien contre ce projet – chacun est libre -, je ne le pense pas. La religion est une question centrale dans notre organisation faîtière. Nous ne pouvons pas être représentatifs de tous les musulmans »
« Comme son nom l’indique, la Fédération d’Organisations Islamiques de Suisse (FOIS) regroupe dix organisations faîtières, réparties sur 16 cantons et couvrant les quatre régions linguistiques de la Suisse. Elle réunit déjà 132 centres islamiques et associations. Il s’agit d’organisations cantonales, comme en Suisse romande l’Union vaudoise des Associations musulmanes (UVAM) ou l’Union des Associations musulmanes de Fribourg, au Tessin la Communita Islamica nel Canton Ticino et en Suisse alémanique l’association des organisations islamiques du canton de Lucerne, des musulmans d’Argovie ou encore l’organisation faîtière des communautés islamiques de l’Est de la Suisse, que je préside. Nous regroupons aussi des groupements organisés sur une base ethnique, comme la communauté islamique bosniaque ou l’association islamique albanaise. Toutes fonctionnent sur une base démocratique et élisent leurs représentants. De son côté, la Coordination des organisations islamiques de Suisse est une structure plus ancienne qui réunit principalement trois associations cantonales : la commission des musulmans de Bâle, l’association des organisations islamiques de Zurich (VIOZ) et l’association cantonale islamique de Berne (Ouma). Elles sont représentées par le Dr Farhad Afshar, très médiatique président de la Coordination, qui parle en leur nom. Pour l’heure, ces trois associations n’ont pas souhaité se joindre à nous, mais nous maintenons l’invitation. A terme, nous aimerions créer un Conseil central des musulmans en Suisse. »
Les associations membres de votre Fédération regroupent aussi bien des musulmans suisses que des personnes originaires de pays albanophones, de Bosnie, Turquie, de pays arabes, africains ou asiatiques. Partagez-vous suffisamment de préoccupations communes ?
« Je pense que oui. Ce qui nous réunit n’est pas les particularités ethniques ou folkloriques, mais le fait que lorsque nous nous comportons en musulmans, nous ne pouvons avoir une conduite contraire à l’éthique et à la morale de cette religion. A ce sujet, il est important de bien distinguer ce qui est dicté par l’islam de ce qui découle de cultures ou de traditions : l’excision, par exemple, n’est pas une tradition issue de l’islam, tout comme le mariage forcé. L’islam dit au contraire que l’aval de la femme est une condition essentielle pour que l’union soit valable. Le Conseil des religions, qui tiendra sa première séance en août, est le lieu idéal pour faire ce travail de dialogue interreligieux.»
La future association genevoise des musulmans pour la laïcité, qui doit être créée le 20 septembre prochain, pourrait-elle s’intégrer à votre Fédération ?
« Tout en n’ayant rien contre ce projet – chacun est libre -, je ne le pense pas. La religion est une question centrale dans notre organisation faîtière. Nous ne pouvons pas être représentatifs de tous les musulmans »