"Nous voulons témoigner ensemble de la Bonne nouvelle de l'Evangile dans une Europe laïcisée qui n'est pas sûre que la référence au Christ puisse l'aider à avoir de l'espoir pour son avenir", a déclaré le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Conférence des Eglises européennes (KEK). La rencontre de Rome est la première étape du Troisième Rassemblement oecuménique européen, qui réunira 3 000 personnes à Sibiu, en Roumanie en septembre 2007. Pour le cardinal Walter Kasper, « La quête de l'unité chrétienne est en péril parce que les Eglises ne sont plus d'accord sur l'objectif de l'œcuménisme ». Le cardinal Kasper a mis l'accent sur certains faits qui ont éloigné catholiques et protestants, comme la Déclaration catholique romaine de 2000, qui a réaffirmé la croyance catholique que les Eglises protestantes "ne sont pas des Eglises au sens propre". Ce qui a fait réagir les protestants qui ont pris leurs distances. "Seuls les partenaires qui possèdent une identité claire qu'ils connaissent et apprécient peuvent évaluer la position des autres et entamer un dialogue et un échange sérieux", a ajouté le cardinal Kasper. Cependant, l'évêque luthérienne allemande Margot Kässmann a précisé que les efforts des Eglises pour se différencier les unes des autres affaiblissaient leur témoignage commun dans la société européenne. "Même s'il est nécessaire que nous recherchions notre propre profil, nous n'avons pas le droit de contribuer à ce que ce schisme pèse aujourd'hui encore sur les gens", a-t-elle déclaré, avant d'ajouter: "A une époque précisément où tant de courants religieux se frayent un chemin en Europe - de l'islam au bouddhisme, de l'ésotérisme à la religion 'patchwork' - le témoignage commun de la foi des chrétiennes et des chrétiens doit être visible."