Élise Vonaesch: «Je fais confiance à Dieu»

© Alain Grosclaude
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© Alain Grosclaude

Élise Vonaesch: «Je fais confiance à Dieu»

Portrait
La Genevoise ressent une foi profonde depuis toujours. Sa croyance se reflète souvent dans ses écrits. Dans Clandestines, elle cite de nombreux versets de la Bible et la foi de ses deux héroïnes est leur moteur.

La croix huguenote à son cou l’annonce d’emblée: la foi protestante a une place de choix dans la vie d’Élise Vonaesch (20 ans). Ce n’est donc pas un hasard si leur croyance amène les deux héroïnes de son premier roman à résister à ceux qui les oppriment (voir encadré). La jeune femme a également parsemé son récit de versets bibliques. Normal, peut être, puisqu’à l’instar d’un célèbre personnage de fiction grand amateur de sangliers et de Romains, elle est tombée dedans toute petite, avec un papa diacre à l’Église protestante de Genève et une famille maternelle pratiquante.

Reconnaissance envers Dieu

Élise Vonaesch aime dire qu’elle est croyante depuis toujours: «Dès mon enfance, la pratique a beaucoup nourri ma foi. Et toutes les expériences de la vie l’ont encore renforcée, même les épreuves plutôt négatives de l’adolescence. J’ai toujours été reconnaissante envers Dieu pour ce qui m’arrivait.» Assidue à l’Éveil à la foi, au catéchisme et à Tignass’ – un groupe genevois de jeunes de 13 à 15 ans qui se retrouvent pour parler de thèmes liés à la Bible – elle n’a, pourtant, été baptisée qu’à 17 ans.

Les expériences de la vie ont toutes renforcé ma foi.

Ses parents avaient, en effet, souhaité lui permettre de décider par elle-même. «Cela a toujours été une suite logique pour moi. Le baptême, j’en avais l’envie depuis que j’étais enfant. J’ai attendu la bonne occasion, dans le cadre du catéchisme. Avant, j’étais trop timide pour parler de ma foi devant tout le monde. Je trouve que c’est quelque chose de très intime», précise la Genevoise. Le grand jour a donc eu lieu en septembre 2016, dans le lac Léman puis au temple d’Onex.

Depuis, sa foi continue à s’affirmer: «Elle est devenue extrêmement importante dans ma vie, une partie de mon identité. J’aime particulièrement les discussions autour des textes bibliques.» Pourtant, au moment de s’inscrire à l’université, elle ne choisit pas la théologie, mais les lettres. Depuis ses 13 ans et la révélation qu’avait été la lecture du Journal d’Anne Frank, l’écriture est, en effet, devenue une manière de s’exprimer pour elle qui confie ne pas parler beaucoup.

Travail demandé

Élise Vonaesch commence par rédiger des nouvelles d’une page, puis de plus en plus longues. Cela lui apprend notamment à structurer un texte. Son envie de roman lui paraît alors enfin réaliste. Le timing est bon, elle en fera son travail de maturité: «Les débuts ont été assez difficiles, je n’avais pas d’inspiration alors que j’avais la pression de devoir respecter un délai… Puis c’est venu tout seul. Finalement, je l’ai écrit en à peine quatre mois alors que, habituellement, je rédige plutôt lentement.»

Faire résonner Bible et histoire

Avec son premier roman, Élise Vonaesch souhaitait faire résonner l’histoire avec la littérature française et la Bible, mêler fiction et réalité. Elle a longuement hésité entre la guerre des camisards et la Seconde Guerre mondiale comme théâtre de son récit. Ce seront finalement les deux! Elle s’est nourrie de sa visite au Musée du Désert, dans le Gard – où l’histoire du protestantisme français, et cévenol en particulier, est retracée – pour construire le récit de Louise, la bergère qui épouse la cause des camisards au XVIIe siècle. Quant à la Seconde Guerre mondiale, elle s’y intéresse depuis sa lecture du Journal d’Anne Frank. Le visionnage de nombreux films et documentaires ainsi que la lecture de livres, ces dernières années, l’ont aidée à tisser la trame de l’histoire d’Hélène.

De nombreuses similitudes existent entre les deux intrigues: la foi, les persécutions, la résistance et la liberté, notamment. «L’histoire est un bon support pour mettre en scène des personnages de fiction», précise l’étudiante. L’obtention du Prix de théologie 2018, décerné par les universités de Genève et de Lausanne, a fait sa joie. Pour la suite, elle hésite entre l’écriture, qu’elle pratique toujours avec assiduité, et le cinéma, plus visuel. «Je fais confiance à Dieu en ce qui concerne mon avenir», conclut Élise Vonaesch.

Bio express

29 avril 1999 naissance à Genève.

2012 la lecture du Journal d’Anne Frank lui donne l’envie de s’exprimer par l’écriture.

25 septembre 2016 baptême dans le lac Léman.

2017 écrit Clandestines, qui recevra l’année suivante le Prix de théologie des universités de Genève et de Lausanne. Sa sœur a réalisé les nombreuses illustrations du livre et dessiné la couverture.

2019 est en deuxième année d’études de lettres à l’université de Genève.

Clandestines

Dans son premier roman, Élise Vonaesch raconte en parallèle le destin d’une jeune chevrière des Cévennes qui épouse la cause des camisards au XVIIe siècle et d’une journaliste française qui rejoint la Résistance. Toutes deux ont en commun leur foi profonde, leur combat pour la liberté, contre les persécutions et l’injustice.

Clandestines, par Élise Vonaesch, coédition Olivétan/OPEC.

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