Des ministres participeront à la grève des femmes

De nombreux·ses ministres et salarié·es de l’EPG avaient pris part à la grève des femmes en 2019. / © Le LAB
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De nombreux·ses ministres et salarié·es de l’EPG avaient pris part à la grève des femmes en 2019.
© Le LAB

Des ministres participeront à la grève des femmes

Société
Plusieurs actions sont prévues par un groupe de ministres de l’Eglise protestante de Genève, le mardi 14 juin, en lien avec la foi, la théologie féministe et la visibilité des femmes dans les Eglises.

De nombreux∙ses pasteur∙es, diacres, chargé∙es de ministère et employé∙es de l’Eglise protestante de Genève (EPG) avaient participé, le 14 juin 2019, à la grève des femmes. Un groupe de huit ministres – six femmes et deux hommes – a de nouveau mis sur pied des actions à l’occasion de la grève de cette année. Chacun∙e y est le ou la bienvenu∙e.

Côté pratique

Mardi 14 juin. 10h, atelier pancartes au temple de Plainpalais.

12h, Partage autour de nos questionnements et de nos revendications,  suivi d’un pique-nique au temple de Plainpalais.

15h19, Heure de l’inégalité salariale – sonnerie de cloches et action symbolique devant le temple de la Madeleine.

15h30, célébration interreligieuse au temple de la Madeleine.

18h, manifestation officielle, départ place de Neuve (17h45, rendez-vous dans le parc des Bastions à côté de la pierre où est gravé le nom de Marie Dentière).

Le programme est sur www.epg.ch/greve-femmes-2022

Il y a trois ans, les employé∙es de l’EPG avaient dû «faire des pieds et des mains» pour recevoir l’autorisation de participer à la grève sur leurs heures de travail. Cette année, les choses ont été plus faciles. «L’EPG ne peut pas être un bastion protégé du monde. Nous devons être à côté de celles et de ceux qui se battent. Nous devons être solidaires et soutenir les personnes travaillant dans les domaines de la santé ou du nettoyage où les inégalités sont criantes. Nous sommes Eglise avec et dans le monde», explique la pasteure Loraine d’Andiran.

Si l’égalité salariale est acquise à l’EPG, elle n’est de loin pas suffisante pour le groupe de ministres. En 2019, toute une série de revendications avaient été transmises à la direction, avec un succès mitigé puisque seules deux d’entre elles ont été acceptées. Les courriers adressés aux épouses indiquent désormais leur prénom et non plus celui de leur mari. La seconde demande validée – faire un geste de reconnaissance annuel envers les bénévoles engagé∙es dans l’Eglise, pour une majorité des femmes – l’a été le dimanche 22 mai, avec la Fête de l’Eglise qui leur était dédiée.

Loraine d’Andiran, membre du groupe de ministres, constate une perception différente lorsqu’elle est «sur le terrain»: «Un certain nombre de choses me questionnent régulièrement. Je parlerais d’un sexisme lié à la valeur. Lorsque j’ai rejoint l’EPG, il m’a été déconseillé de postuler dans une paroisse parce qu’elle comptait déjà une femme pasteure… Et cela date d’il y a à peine deux ans ! Cela n’est souvent pas une volonté consciente, mais plutôt un biais généralisé. Ces usages hérités d’avant ne sont pas anodins. Il faut veiller, être proactif, être attentif à la voix que l’on donne aux femmes.»

Si certaines revendications de 2019 sont pour l’heure restées lettre morte, par exemple un congé paternité d’un mois offert, et que le langage épicène est utilisé «à bien plaire», d’autres sont désormais abordées à la Compagnie des pasteur∙es et des diacres. Plusieurs thèmes – la théologie du genre, l’image de Dieu, une attention soutenue à l’écologie et à la justice sociale – sont étudiés en commission. «La nomination de Laurence Mottier à la modérature donne plus de poids et de place à ces enjeux sous-jacents depuis plusieurs années», précise Loraine d’Andiran.

D’autres propositions ont émergé, par exemple la création d’un site internet autour des femmes de foi afin de mettre en valeur leurs voix et leurs citations. «Pour pouvoir changer notre façon de raconter l’histoire de la Réforme, nous devons créer des ressources, des portraits de femmes qui y ont contribué. Nous avançons à petits pas, en collaboration avec des théologien∙nes et historien∙nes spécialisé∙es dans ce domaine et avec des intervenant∙es d’autres religions où le problème est le même», déclare Loraine d’Andiran.

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