Jésus thérapeute: une approche chrétienne du stress

Mosaïque du Christ pantocrator, basilique Sainte-Sophie à Istanbul / © istock.com / anilakduygu
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Mosaïque du Christ pantocrator, basilique Sainte-Sophie à Istanbul
© istock.com / anilakduygu

Jésus thérapeute: une approche chrétienne du stress

Jacques Besson
1 novembre 2018
Guérison
Les effets favorables de la spiritualité sur la santé sont de mieux en mieux établis. Pour le chrétien, l’Evangile se présente comme un chemin de réconciliation avec la Création initié par le Christ, qui permet de surmonter l’épreuve du stress.

Le christianisme se présente comme un chemin guérisseur de la séparation d’avec Dieu: une occasion de calmer l’angoisse. On peut décrire la prière chrétienne comme un dialogue entre le sujet priant et une Personne. Le christianisme offre à chacun en tant que créature une relation singulière au Dieu créateur au travers de la Personne du Christ. Fidèle à saint Paul (Christ est tout en tous), le psychologue Carl Gustav Jung considère un chemin d’individuation qu’il qualifie de «christomorphose» (transformation à l’image du Christ). C’est le Saint-Esprit qui permet la relation de la créature à son Créateur. Mais comment cela est-il possible dans une compréhension moderne appuyée sur les neurosciences ?

La méditation et la prière

En bouddhisme, les trois ordres de la médecine (physique, psychique et spirituel) sont intégrés grâce à la pratique de la méditation: pas de santé physique sans santé psychique et pas de santé psychique sans santé spirituelle. De plus, la méditation a fait ses preuves scientifiquement dans la prévention du stress. Alors que la méditation a pour effet d’unir le méditant et l’univers, il en va très différemment de la Jésus thérapeute : une approche chrétienne du stress Les effets favorables de la spiritualité sur la santé sont de mieux en mieux établis. Pour le chrétien, l’Evangile se présente comme un chemin de réconciliation avec la Création initié par le Christ, qui permet de surmonter l’épreuve du stress. Jacques Besson est professeur honoraire de la Faculté de biologie et de médecine, à l’université de Lausanne. Il est professeur invité à l’institut des Humanités en médecine. Mosaïque du Christ pantocrator, basilique Sainte-Sophie à Istanbul. prière chrétienne, que l’on peut décrire comme un dialogue entre le sujet priant et une Personne.

La neuroimagerie cérébrale a montré que lorsque l’on prie, des zones impliquées dans les relations interpersonnelles sont activées. Cela produit un important sentiment d’attachement, qui est accompagné de la libération de neurotransmetteurs diminuant significativement l’anxiété (ocytocine, opioïdes endogènes). La diminution de l’anxiété face au stress permet d’affronter la vie avec responsabilité et créativité.

Jésus thérapeute

Jésus a dit «Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Pour le chrétien, suivre le Christ et son enseignement est proposé comme un chemin de liberté et de créativité sans peur de la vie. Il s’agit de la confiance dans le Créateur (foi) qui nous accompagne par son amour (le Père). C’est un chemin de cohérence et de « salutogenèse » (progression vers la santé et le salut). Cette voie offre une compréhension du monde où nous sommes encore dans l’imperfection, dans un cosmos qui se déploie, en chemin vers le Royaume déjà accessible par intuition. Ce chemin nous permet de gérer nos vies. Dès lors, nous sommes capables de donner du sens à ce qui nous arrive, toujours dans la confiance.

Bible et médecine

L’Evangile se présente donc pour le chrétien comme un chemin de réconciliation initié par le Christ, un chemin qui nous guérit de la séparation d’avec Dieu. Tous les miracles sont fondés sur cet acte de foi, qui provoque une « metanoia » : un nouveau regard sur la situation. Cette théologie de la guérison est le fondement de la réponse à l’angoisse pour les chrétiens. Il n’y a donc pas d’attente magique, mais au contraire un accompagnement des événements et de la maladie sur les traces du Christ. Des travaux scientifiques récents de psycho-neuro immunologie vont même jusqu’à montrer l’effet biologiquement positif de la spiritualité.

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Retrouvez une autre interview de Jacques Besson sur www.reformes.ch/spiritualites2017