Quand des laïcs préparent un culte…

Nous nous sommes réunis autour du baptistère et tout le monde a pu apporter quelque chose. / ©Ira Jaillet
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Nous nous sommes réunis autour du baptistère et tout le monde a pu apporter quelque chose.
©Ira Jaillet

Quand des laïcs préparent un culte…

Estelle Pastoris
18 janvier 2023
Cultes
Depuis 2020, des paroissiens de Vully - Avenches se sont mobilisés pour préparer et animer des cultes laïques : une expérience qui contribue à renforcer les liens fraternels de la communauté. Témoignages.

Depuis 2020, des cultes laïques ont vu le jour dans la paroisse de Vully - Avenches. En se souvenant de l’origine de la démarche, Claude Heimo, ancien conseiller de paroisse, raconte: «Pendant la pandémie, nous n’avions pas pu participer au culte des Rameaux, à cause des restrictions. Mais nous, nous voulions quand même prier pour nos catéchumènes. C’est comme ça que nous nous sommes réunis.» Des cultes laïques ont alors été proposés, commençant avec une quinzaine, puis une trentaine de participants. La richesse spirituelle de ces instants a incité la paroisse à poursuivre cette expérience aujourd’hui.

Mais un culte laïque, qu’est-ce que c’est?

Il s’agit de célébrations dirigées par une autre personne qu’un ministre (diacre ou pasteur). La personne impliquée choisit le thème, prend en charge une partie du culte ou son entier. Quant à la forme, elle est assez libre: il peut s’agir d’une lectio divina, d’une liturgie traditionnelle ou de témoignages partagés. Cependant, le ministre n’est pas absent de la démarche. Bien au contraire, il fait partie de l’équipe. Par sa présence, il se tient à disposition de l’officiant et reste garant du cadre. Pour Maurice Chabloz, enseignant retraité, cette présence permet justement d’établir un dialogue entre les deux parties: «Dans l’église, il y a des ministres qui savent interpréter les écritures en langue originale», explique-t-il, «et dès lors que les laïcs peuvent répondre, une forme de dialogue s’engage.»

Vous avez dit dialogue?

Les cultes laïques sont l’occasion d’un dialogue: non seulement de ministres à laïcs, mais aussi pour les paroissiens entre eux. «Lors du tout premier culte laïque, j’avais préparé un fil rouge, mais deux ou trois personnes avaient elles aussi préparé des prières. Nous nous sommes réunis derrière le baptistère et tout le monde a pu apporter quelque chose», raconte Claude Heimo. Luc Gentizon, paroissien, ajoute: «J’ai eu la surprise de voir des gens d’un naturel timide, qui s’expriment peu, être touchés par tel ou tel texte. J’apprécie cette spontanéité comme un cadeau.»

Mais encore…

Au-delà du dialogue, la création du culte devient un véritable chemin spirituel. En effet, tous les participants sont unanimes là-dessus: pour préparer un culte, il faut intégrer un texte biblique, l’assimiler, le digérer, voire le «ruminer». Il y a là un véritable parcours intérieur à vivre, puis à partager. Apprendre à construire une liturgie? «C’est choisir des textes, des chants qui créent une ambiance qui va au-delà des mots, c’est entrer dans une démarche de contemplation», ajoute Maurice Chabloz.

Le mot de la fin?

L’expérience des cultes laïques contribue à renforcer les liens fraternels qui soudent la paroisse de Vully - Avenches. Chacune des personnes présentes peut partager sa sensibilité, apprendre à s’écouter les uns les autres, s’exprimer dans un climat de confiance et découvrir, selon une réflexion de Luc Gentizon, que nous pouvons tous être les témoins du Christ.