Entre pièces montées et lingerie fine, les Eglises s'affichent au Salon du mariage

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Entre pièces montées et lingerie fine, les Eglises s'affichent au Salon du mariage

4 février 2001
Après avoir successivement pris ses quartiers à Genève, Fribourg et Berne, le Salon du mariage s’installe à Lausanne du 9 au 11 février prochains
Etonnamment, les Eglises protestante et catholique ont trouvé leur place dans cette foire du kitsch, entre crinolines et invitation à des lunes de miel à prix cassé.

«Notre présence au Salon du mariage n’est pas incongrue, nous ne sommes pas les seuls à proposer un service gratuit. Il y a, par exemple, un stand de prévention contre les méfaits du tabac et l’alcool», affirme Anne-Lise Nerfin, pasteure à l’Eglise protestante de Genève et responsable du stand œcuménique au Salon du mariage de Genève.

Lorsque les premiers salons du mariage font leur apparition au début des années 90, Anne-Lise Nerfin se dit que les Eglises ne peuvent laisser passer une telle occasion de se rapprocher des gens et de mieux se faire connaître. Elle contacte les organisateurs, qui, sachant à quel point le mariage religieux est toujours prisé, se déclarent ravis d’accueillir des représentants des Eglises et s’empressent de leur faire une place parmi les fleuristes, les traiteurs et les photographes de mariage.

L’expérience genevoise a fait des émules dans la plupart des cantons romands et bilingues. Les Eglises sont désormais fidèles au rendez-vous. Elles se sont adaptées à cet environnement particulier: «Cette année, pour être dans le ton, nous avons exposé une photo particulièrement kitsch d’un homme et d’une femme qui se tombent dans les bras», dit dans un sourire Anne-Lise Nerfin.

§Un stand oecuménique pour couples mixtesLa majorité des couples qui veut se marier religieusement est mixte (ce qui, dans le jargon ecclésiastique, signifie que l’un des conjoints est catholique et l’autre protestant).

«Depuis le début, il était évident que les Eglises devaient être présentes sur le même stand" explique Anne-Lise Nerfin.

Même constatation pour François Reymondin, chargé de la promotion de l’Eglise réformée évangélique vaudoise (EERV) et responsable protestant du stand œcuménique au Salon du mariage de Lausanne: «Il est indispensable que le stand soit œcuménique, mais en même temps, il faut savoir garder son identité. Les catholiques considèrent le mariage comme un sacrement, ce qui n’est pas le cas des protestants. Parfois ces différences se font sentir lors de l’entretien d’un couple avec le pasteur et le prêtre présents ensemble sur le stand.»

§Aller au-devant des gensPour les Eglises, le Salon du mariage est une occasion de se rendre plus visible au yeux du public: «Cette manifestation nous permet d’aller au-devant des gens, poursuit François Reymondin. Ceux qui viennent nous voir sur le stand sont généralement des gens qui ont perdu le contact avec l’institution et ne savent pas comment s’y prendre pour préparer un mariage religieux. Nous leur donnons des informations de base, nous leur indiquons par exemple à quelle paroisse ils appartiennent.»

Lorsque des couples souhaitent se marier à l’Eglise uniquement pour la solennité du cadre, sans être animés d’une réelle ferveur religieuse, que leur répond-on? «Même si les gens viennent et me demandent: «Quelle jolie Eglise avez-vous à nous proposer?», cela ne me gêne pas. C’est une manière comme une autre d’engager la discussion, qui finit toujours par déboucher sur quelque chose de plus intéressant. Parce que, quel que soit le rapport que les gens entretiennent avec la religion, ils se posent toujours des questions sur leur couple et sur le sens de la vie.»

Moralité, il n’est pas nécessaire de connaître son catéchisme sur le bout des doigts ou d’être animé d’une foi inébranlable pour aller discuter avec les prêtres et les pasteurs présents au Salon du mariage. Leur stand est un lieu d’accueil et de discussion ouvert à tous.