Votations fédérales du 8 février 2004 : Les Eglises disent non à l’initiative pour l’internement à vie des délinquants sexuels

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Votations fédérales du 8 février 2004 : Les Eglises disent non à l’initiative pour l’internement à vie des délinquants sexuels

20 janvier 2004
Le Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), le Conseil œcuménique cantonal d’aumônerie pénitentiaire et le Délégué épiscopal Jacques Pillonel estiment que l’initiative «pour l’internement à vie des délinquants sexuels ou violents» doit être refusée par le peuple suisse le 8 février prochain
Ils partagent la préoccupation des initiants : éviter la récidive à la sortie de prison. Ils savent la souffrance des victimes et de leurs familles. Cependant, pour des raisons éthiques et spirituelles, ils ne peuvent accepter les termes d’une initiative qui ôterait tout espoir de réintégration sociale à certaines personnes. Par ailleurs, ils estiment que les garanties juridiques offertes par le nouveau code pénal sont suffisantes. L’éthique chrétienne considère que tous les êtres humains sont appelés à vivre un progrès moral continuel. Elle invite à ne jamais considérer qu’une personne est incapable d’évoluer. Il y va de la reconnaissance de sa dignité d’être humain. Les évangiles montrent le Christ s’approchant des hommes et des femmes dans leur misère, suscitant leur repentir et leur responsabilité. Jésus appelle aussi la société à n’exclure personne définitivement. Le nouveau code pénal prévoit de solides garde-fous lors de l'examen périodique de la situation des délinquants. Ce cadre, désormais plus sévère qu'auparavant, garantit une sécurité publique forte et suffisante. Un homme emprisonné à vie, privé de tout espoir de revoir un jour la liberté, n'a plus rien à perdre. Il devient plus dangereux pour le personnel des établissements pénitentiaires, qui remplit sa mission au nom de la société et pour le bien de la population.