Les Latinos-américaines ont remplacé les femmes des saisonniers pour faire des ménages
27 février 2004
75% des clandestins installés à Genève travailleraient comme employés de maison
« Ce chiffre n’est qu’une évaluation », déclare Michel Horner du Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs à Genève (SIT). Il ajoute : «Lorsque nous avons déposé une demande collective de régularisation des sans-papiers, les trois-quarts d’entre eux étaient employés comme domestiques par des privés ». Dans ce secteur, ceux qui n’ont pas de permis de travail trouvent un employeur sans trop de problèmes, les crèches et les établissements médico-sociaux (EMS) affichant complet. Employer une personne en situation illégale est souvent la solution pour de nombreuses familles. Les bas salaires des clandestins jouent aussi un rôle. Le SIT prévoit, dans une convention cadre sur les employés de maison, un revenu minimum de 3300 francs pour 48 heures de travail hebdomadaire. Dans la pratique, le salaire oscille entre 1000 et 1500 francs par mois. Les femmes des saisonniers, sans statut légal, (les saisonniers n’avaient pas le droit de faire venir leur famille en Suisse) ont été les premières à être embauchées pour faire des ménages ou garder des enfants. Aujourd’hui, les employées de maisons viennent d’Amérique latine. La plupart d’entre elles arrivent seules en Suisse. Pour Philippe Sauvin, membre du collectif des sans-papiers de Nyon, les femmes, en Amérique latine, élèvent fréquemment seules leurs enfants. « Au Nicaragua, 65% des femmes sont dans cette situation », déclare-t-il. Les hommes quittent assez souvent leur épouse pour une nouvelle campagne.