Première à La Chaux-de-Fonds: l’Evangile de Jean sur les planches
9 mars 2004
Le jeune metteur en scène Robert Sandoz monte une adaptation ouverte et audacieuse du 4e Evangile
A découvrir dès jeudi au temple de…St-Jean. A La Chaux de Fonds, rares sont les habitants à situer de mémoire le temple de St-Jean. Trop "la drôle de bâtisse ronde et blanche", et tout le monde le repère », sourit Robert Sandoz.
A 28 ans, ce jeune metteur en scène qui a déjà plusieurs réalisations à son actif s’offre un nouveau défi. Monter une pièce tirée de l’Evangile de Jean pour inaugurer les activités culturelles de ce lieu éponyme. Construit il y a 30 ans, l’étonnant temple de St-Jean à l’architecture vaguement troglodyte est le plus jeune bâtiment classé monument historique par la Confédération. Après des mois de travaux consacrés à sa rénovation, une association baptisée « Spirale » a décidé d’ouvrir l’endroit au théâtre. Dès demain jeudi, « Les Fleurs de Jean » inaugurent donc cette démarche. Après quelques hésitations, Robert Sandoz a accepté de prendre en mains ce premier projet. « J’ai déjà créé plusieurs choses dans des lieux insolites, un chantier, un musée. Et puis ma démarche artistique titille souvent le spirituel au sens large ». Enfant, Robert Sandoz voulait « devenir pasteur pendant que mes copains s’imaginaient vétérinaire ». Après un bref engagement politique, il a trouvé dans le théâtre sa manière à lui d’apporter « quelque chose aux autres ».
Entre un budget extrêmement réduit (30'000 francs, salaires compris) et les spécificités d’un lieu dont le théâtre n’est pas la vocation première, la petite troupe n’a pas ménagé sa peine. « Il a notamment fallu construire un échafaudage extérieur pour un éclairage indirect à travers les vitraux ». Pourtant le plus grand obstacle fut sans doute le texte lui même. Malgré une éducation religieuse protestante, le jeune homme avoue que sa quête de sens de l’a pour l’instant pas arrêté dans une chapelle plutôt qu’une autre. « Le groupe de catéchumènes, je le fréquentais surtout pour retrouver les copains ». Toucher, mais autrementAutant dire que devoir écrire une adaptation d’un Evangile ne s’est pas accompli sans appréhension. « L’essentiel de ce que les acteurs et moi récitons provient du texte biblique. J’ai juste rajouté de petites touches, quelques clés de lecture ».
Grâce à une subtile mise en abîme, les spectateurs assistent en fait à une répétition au cours de laquelle technicien et metteur en scène interviennent régulièrement. « J’aime bien rappeler que l’on est au théâtre pour que l’identification à l’action devienne consciente ». Un artifice qui devrait permettre au croyant comme à l’athée d’y trouver son compte. « Il s’agit de toute manière d’un projet un peu casse-cou. Parce que l’on met des images sur ce qui relève d’un idéal, d’une foi. A l’inverse, le non croyant trouvera peut-être que le texte sacré est trop présent ». Robert Sandoz préfère donc parler de « spectacle plutôt que de pièce. Nous essayons d’ouvrir, de donner. En espérant que des personnes seront touchées, même si ce n’est pas forcément ce qu’elles attendaient ».
Après deux séries de représentations* à La Chaux de Fonds, « Les Fleurs de Jean » s’en iront peut-être dans d’autres lieux d’Eglise. « Ce n’est pas une priorité, mais si l’on peut jouer ailleurs dans de bonnes conditions, pourquoi pas ?», note Robert Sandoz qui souligne que des paroisses francophones zurichoises et bernoises ont indiqué leur intérêt. UTILE
La Chaux-de-Fonds, Temple de St-Jean, Helvétie 1, « Les Fleurs de Jean », du 11 au 14 mars et du 25 au 28 mars 2004. Renseignements et réservations 032/968.42.91
A 28 ans, ce jeune metteur en scène qui a déjà plusieurs réalisations à son actif s’offre un nouveau défi. Monter une pièce tirée de l’Evangile de Jean pour inaugurer les activités culturelles de ce lieu éponyme. Construit il y a 30 ans, l’étonnant temple de St-Jean à l’architecture vaguement troglodyte est le plus jeune bâtiment classé monument historique par la Confédération. Après des mois de travaux consacrés à sa rénovation, une association baptisée « Spirale » a décidé d’ouvrir l’endroit au théâtre. Dès demain jeudi, « Les Fleurs de Jean » inaugurent donc cette démarche. Après quelques hésitations, Robert Sandoz a accepté de prendre en mains ce premier projet. « J’ai déjà créé plusieurs choses dans des lieux insolites, un chantier, un musée. Et puis ma démarche artistique titille souvent le spirituel au sens large ». Enfant, Robert Sandoz voulait « devenir pasteur pendant que mes copains s’imaginaient vétérinaire ». Après un bref engagement politique, il a trouvé dans le théâtre sa manière à lui d’apporter « quelque chose aux autres ».
Entre un budget extrêmement réduit (30'000 francs, salaires compris) et les spécificités d’un lieu dont le théâtre n’est pas la vocation première, la petite troupe n’a pas ménagé sa peine. « Il a notamment fallu construire un échafaudage extérieur pour un éclairage indirect à travers les vitraux ». Pourtant le plus grand obstacle fut sans doute le texte lui même. Malgré une éducation religieuse protestante, le jeune homme avoue que sa quête de sens de l’a pour l’instant pas arrêté dans une chapelle plutôt qu’une autre. « Le groupe de catéchumènes, je le fréquentais surtout pour retrouver les copains ». Toucher, mais autrementAutant dire que devoir écrire une adaptation d’un Evangile ne s’est pas accompli sans appréhension. « L’essentiel de ce que les acteurs et moi récitons provient du texte biblique. J’ai juste rajouté de petites touches, quelques clés de lecture ».
Grâce à une subtile mise en abîme, les spectateurs assistent en fait à une répétition au cours de laquelle technicien et metteur en scène interviennent régulièrement. « J’aime bien rappeler que l’on est au théâtre pour que l’identification à l’action devienne consciente ». Un artifice qui devrait permettre au croyant comme à l’athée d’y trouver son compte. « Il s’agit de toute manière d’un projet un peu casse-cou. Parce que l’on met des images sur ce qui relève d’un idéal, d’une foi. A l’inverse, le non croyant trouvera peut-être que le texte sacré est trop présent ». Robert Sandoz préfère donc parler de « spectacle plutôt que de pièce. Nous essayons d’ouvrir, de donner. En espérant que des personnes seront touchées, même si ce n’est pas forcément ce qu’elles attendaient ».
Après deux séries de représentations* à La Chaux de Fonds, « Les Fleurs de Jean » s’en iront peut-être dans d’autres lieux d’Eglise. « Ce n’est pas une priorité, mais si l’on peut jouer ailleurs dans de bonnes conditions, pourquoi pas ?», note Robert Sandoz qui souligne que des paroisses francophones zurichoises et bernoises ont indiqué leur intérêt. UTILE
La Chaux-de-Fonds, Temple de St-Jean, Helvétie 1, « Les Fleurs de Jean », du 11 au 14 mars et du 25 au 28 mars 2004. Renseignements et réservations 032/968.42.91