Le Galetas du Centre Social Protestant a 30 ans:Au service des plus démunis et des chasseurs d'occasions

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Le Galetas du Centre Social Protestant a 30 ans:Au service des plus démunis et des chasseurs d'occasions

18 mars 2004
Le Galetas du CSP vaudois va fêter ses 30 ans. Pilier du marché de l’occasion dans le grand Lausanne avec Emmaüs et l’Armée du Salut, il doit faire face aujourd’hui à la concurrence d’un marché de la récupération en plein essor
En quelques années, les bric-à-brac, débarras et commerces de fripes se sont multipliés, sans parler des braderies caritatives ponctuelles. Petit tour dans les dédales du grand entrepôt de la Blécherette.La marchandise de qualité, en matière de seconde main, s’est raréfiée : les débarras sont écumés par les chineurs professionnels et les gens ne bradent plus leur patrimoine à la légère. Il devient difficile de dénicher la belle affaire si l’on n’est pas prêt à la payer. « Dans les années 80, se rappelle François Reymondin qui a travaillé pour le Galetas, bien des gens, peu conscients de la valeur de certains des objets qu’ils possédaient, les donnaient à la récupération, mais c’étaient souvent ces mêmes personnes que le Centre Social Protestant (CSP) retrouvait dans ses consultations et auxquelles il donnait un coup de main financier! ».

« Il aurait fallu payer pour pouvoir disposer d’objets plus intéressants, explique Yves Blanc, directeur du Galetas de la Blécherette, mais nous nous y sommes refusés pour rester fidèles à la philosophie du Centre Social Protestant qui est au service des plus démunis. Nous travaillons dans le bas de gamme en tout état de cause, ce qui nous assure une base stable ». Un raisonnement qui se tient : en temps de vaches maigres, les brocantes qui proposent de la marchandise de prix sont fragilisées, alors que les vide-greniers comme le Galetas voient leur clientèle en situation précaire augmenter. « Nous faisons un chiffre d’affaires qui tourne autour du million, les bénéfices que nous dégageons permettent de payer 7 salariés, d’employer des chômeurs et d’offrir aux gens en difficulté des consultations sociales gratuites, » rappelle Yves Blanc.Livres au kiloLe Galetas ressemble à une vaste arche rudimentaire qui s’est agrandie de façon anarchique et dans tous les sens sur 1600 m2, pour abriter de plus en plus de meubles et d’objets. A l’extérieur, tout ce qui est vraiment irrécupérable finit par échouer dans d’imposantes bennes.

La force de l’endroit, c’est de proposer des livres au kilo et d’offrir aux bouquinistes un vaste rayon impeccablement tenu par un ancien bibliothécaire, où l’on peut tomber sur une édition recherchée, compléter une collection ancienne ou trouver des ouvrages utiles aux travaux d’un historien ou d’un chercheur.

Autre atout, la Bonne Puce, boutique à l’intérieur même des dédales de l’entrepôt gigantesque, qui propose un choix d’objets soigneusement triés et mis en valeur.

Une cinquantaine de bénévoles se relaie chaque jour pour trier, répertorier, étiqueter la marchandise récupérée auprès des particuliers. «On vient débarrasser les gens, mais nous ne prenons pas tout systématiquement, nous sommes bien clairs sur ce point-là avec ceux qui nous appellent, nous n’emportons que ce que nous avons des chances de revendre ». Précision indispensable pour ne pas se retrouver avec des rossignols impossibles à caser, des buffets énormes et lourds qui n’ont aucune chance de rentrer dans les petits appartement d’aujourd’hui, des fauteuils éventrés et inutilisables ou des essoreuses d’avant-guerre. L’inventaire proposé est impressionnant et varié mais c’est sans conteste la vaisselle et les lustres qui dominent. Les prix sont modestes et parfois baissés après un certain temps d’exposition. Pas suffisamment au goût de cette habituée qui écume toutes les brocantes et attend patiemment que les prix tombent pour compléter ses collections personnelles d'objets en tous genres. Le Galetas, chemin de la Tuilière, 1052 Le Mont, ouvert le lundi, mardi et vendredi de 14 à 17h, le mercredi de 14h à 18h30 et le samedi de 9h à 12h.

Braderie d’anniversaire le 8 mai 2004 de 9h à 16h, avec animation et petite restauration.