Dans un communiqué commun publié le 18 mars, jour de sortie du long-métrage dans le pays, des responsables protestants, catholiques

romains et juifs ont critiqué ce qu'ils considèrent comme "une inexorable spirale de cruauté ". « Nous avons trouvé extrêmement dérangeant le grand nombre de scènes brutales de violence difficilement tolérables », ont notamment souligné l'évêque protestant Wolfgang Huber, le cardinal catholique romain Karl Lehmann et le responsable juif Paul Spiegel. Les signataires ont aussi averti que, même si ce n’était pas intentionnel, le film pourrait être exploité dans un but de propagande antisémite, aspect «particulièrement dangereux en Europe où les tendances antisémites ont tendance à se renforcer ». A l’opposé, l'évêque luthérien allemand Christoph Kähler a estimé que l’œuvre de Gibson « montre certes la souffrance de Jésus de façon très directe », mais en « condamnant et non en glorifiant cette violence faite au Christ ». Pour sa part, L'Eglise évangélique d'Allemagne (EKD) exhorte ses pasteurs à aller voir d'abord le film avant d'y emmener des groupes, notamment des jeunes. De manière générale, l’EKD relève « sa faiblesse théologique », avec par exemple une flagellation suggérée en une phrase dans les Evangiles, mais occupant le quart de la durée de projection.