L’invention du christianisme selon Mordillat et Prieur
2 avril 2004
Diffusion ces jours-ci, à la fois sur TSR2 et Arte, des 10 épisodes de la nouvelle série « L’origine du christianisme »de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur
7 ans après Corpus Christi, les deux complices poursuivent leur passionnante enquête. Un livre prolonge leurs recherches et leur réflexion parfois détonante, « Jésus après Jésus ». Pourquoi certains apôtres proclament-ils la virginité de Marie alors qu’ils savent qu’elle est la mère de Jésus ? Comment les disciples du Christ ont-ils fini par devenir « chrétiens » ? Qui est le fameux « disciple que Jésus aimait » ? Les frères de Jésus sont-ils de faux frères ? Comment en est-on arrivé à faire croire que la Résurrection n’était pas « des radotages de bonnes femmes » ? Comment une nouvelle religion a-t-elle pu émerger alors même que Jésus n’a pas voulu, comme le relève Daniel Marguerat, professeur de Nouveau Testament à Lausanne, fonder une Eglise mais cherché à réformer le judaïsme en crise ? A toutes ces questions, les deux cinéastes et écrivains cherchent des réponses en s’appuyant sur les textes bibliques, à commencer par les Epîtres de Paul qui sont les écrits les plus anciens du Nouveau Testament, puis Les Actes des Apôtres, le seul récit à prétendre rapporter ce qui s’est passé dans les années qui ont suivi la mort de Jésus.
Ils interrogent les textes jusque dans leurs incohérences, leurs contradictions, leurs contorsions et leurs silences. Ils appellent à la rescousse vingt-deux chercheurs, exégètes, linguistes, historiens, théologiens chrétiens et juifs, qui se succèdent devant la caméra, mais qui n’interviennent pas dans leur essai « Jésus après Jésus », qui enchaîne des épisodes à un rythme soutenu pour démêler les hypothèses .
Les auteurs affichent clairement la couleur : au cours de leurs recherches et de leurs questionnements, et à force de scruter les textes pour comprendre comment chaque mot a pesé dans l’histoire, comment la généalogie du mouvement naissant a été écrite, distordue jusqu’à sécréter de l’intolérance, ils se sont forgés des convictions et nous conduisent, sans qu’ils s’en cachent, à leurs propres conclusions.
Le film autant que le livre sont des œuvres très personnelles qui ont l’immense mérite de permettre au grand public d’avoir accès au travail des chercheurs et de se passionner pour des questions qu’ils s’étaient peut-être posées, sans jamais trouver de réponses sérieusement documentées ni dépourvues de toute intension catéchétique. En menant leur enquête, en avançant leurs spéculations dans un esprit critique, les auteurs rendent tout simplement le Nouveau Testament palpitant ! A chacun depourduivre sur la lancée en rouvrant les Ecritures!Jésus après Jésus, l’origine du christianisme, 365 pages, éd. Seuil. Mars 2004.
Ils interrogent les textes jusque dans leurs incohérences, leurs contradictions, leurs contorsions et leurs silences. Ils appellent à la rescousse vingt-deux chercheurs, exégètes, linguistes, historiens, théologiens chrétiens et juifs, qui se succèdent devant la caméra, mais qui n’interviennent pas dans leur essai « Jésus après Jésus », qui enchaîne des épisodes à un rythme soutenu pour démêler les hypothèses .
Les auteurs affichent clairement la couleur : au cours de leurs recherches et de leurs questionnements, et à force de scruter les textes pour comprendre comment chaque mot a pesé dans l’histoire, comment la généalogie du mouvement naissant a été écrite, distordue jusqu’à sécréter de l’intolérance, ils se sont forgés des convictions et nous conduisent, sans qu’ils s’en cachent, à leurs propres conclusions.
Le film autant que le livre sont des œuvres très personnelles qui ont l’immense mérite de permettre au grand public d’avoir accès au travail des chercheurs et de se passionner pour des questions qu’ils s’étaient peut-être posées, sans jamais trouver de réponses sérieusement documentées ni dépourvues de toute intension catéchétique. En menant leur enquête, en avançant leurs spéculations dans un esprit critique, les auteurs rendent tout simplement le Nouveau Testament palpitant ! A chacun depourduivre sur la lancée en rouvrant les Ecritures!Jésus après Jésus, l’origine du christianisme, 365 pages, éd. Seuil. Mars 2004.