L’Eglise réformée vaudoise passe sa restructuration sous la loupe

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L’Eglise réformée vaudoise passe sa restructuration sous la loupe

25 avril 2004
Quel a été le prix de la restructuration de l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud ? Le Synode vaudois s’est réuni à Grandvaux en séance extraordinaire les 23 et 24 avril derniers pour procéder à une évaluation tant financière que pratique sur le terrain de la mise en route d’Eglise à Venir
Moins de dons et moins de sous dans les caisses : faut-il imputer le fléchissement des finances (environ moins 18 %) de l’Eglise Evangélique Réformée vaudoise à la mise en place de sa restructuration (Eglise à Venir) ou (et) à la démobilisation des fidèles ? Pour en avoir le cœur net, la Commission des finances du Synode a mené l’enquête pour savoir si l’Eglise coûte plus cher après qu’avant EAV et si les inquiétudes dont on entend régulièrement les échos, sont véritablement fondées. Elle s’est lancée dans un travail de comparaison des comptes 1997 et des comptes 2001/2002 des paroisses correspondant aux territoires des 18 régions nouvellement créées. Les résultats enregistrés reflètent à l’évidence un repli certain des paroisses sur elles-mêmes au détriment des œuvres d’entraide. Alors que leurs recettes baissent, elles ont tendance à privilégier leur patrimoine et faire des amortissements trop élevés. Par contre, le mensuel Bonne Nouvelle, le même journal pour tous, a permis aux régions de faire des économies..

Certaines régions ont vu baisser très sensiblement leurs rentrées, comme la région 9 du Gros-de-Vaud, qui enregistre moins 41 % de dons, ainsi que la région de Nyon, qui déplore une baisse des recettes de moins 48%, due en partie au regroupement des paroisses, entraînant une perte du sentiment d’appartenance. Dans le même temps, la région de la Basse Broye engrangeait 4 % d’offrandes en plus. La région lausannoise (région 12) enregistre un recul de 21% de ses recettes. Explication de la Commission des finances : la population protestante de la ville est sur le déclin et les regroupements paroissiaux voulus par la restructuration y ont été souvent péniblement ressentis.

« Tout changement absorbe de l’énergie ! » estime Jean-Michel Sordet, membre de la Commission des finances, quand un bateau est en cale sèche pour transformation, il ne navigue pas, et ne fait donc pas de recettes ». Il se dit optimiste, les comptes de 2003, montrant un léger mieux, ce qui indique que la tendance à la baisse ne se confirme pas. Privilégier l'entraideLe Synode a demandé à tous les lieux d’Eglise de s’entraider en cas de situation momentanément difficile de l’un d’eux, de reprendre leurs efforts de solidarité prioritairement vis-à-vis de terre Nouvelle, qui a fait les frais de la morosité ambiante. Le Synode a également répété sa volonté de transparence à tous les échelons.

En seconde partie de session, le Synode a mis un terme à l’évaluation menée depuis trois ans et estime que les changements opérés sont globalement positifs. Il a salué la diversification des modes de présence de l’Eglise dans la société et son décloisonnement pour aller à la rencontre des gens. Dès juin prochain, l’EERV va se doter de nouveaux principes constitutifs, c’est-à-dire d’une charte qui précise sa définition de la mission de l’Eglise et des ministères, notamment ceux du pasteur et du diacre. A l’automne, le Conseil synodal envisage de procéder à une enquête auprès de la population pour mieux connaître l’image qu’elle se fait de l’Eglise et quelles sont ses attentes à son égard. Ce qui permettra de fixer et de dire haut et clair ses priorités jusqu’en 2009.