Sœur Emmanuelle bientôt à Genève: Le Soudan au coeur de ses préoccupations
Tout a commencé en Suisse par une rencontre entre Sœur Emmanuelle et Michel Bittar, originaire de Khartoum au Soudan, réfugié à Genève. C’était en 1979. Sœur Emmanuelle, en tournée dans notre pays, cherchait à y créer une association pour récolter les fonds nécessaires pour venir en aide aux chiffonniers des décharges du Caire aux côtés desquels elle avait choisi de prendre sa retraite. Michel Bittar s’embarque dans l’aventure de l’Association Suisse des Amis de Sœur Emmanuelle.
Quelques années plus tard, atterré par la misère hallucinante des gosses échoués dans les rues de Khartoum, victimes de la guerre civile entre le nord du Soudan, arabe et musulman, et le sud, où vivent en majorité des Africains animistes et chrétiens ( voir notre encadré), il décide de demander à Sœur Emmanuelle qu’elle s’investisse auprès de tous les enfants recueillis dans le foyer ouvert par son cousin et la femme de ce dernier. Les enfants affluent et les forces du couple ne suffisent plus pour leur venir en aide. Michel Bitar veut convaincre Sœur Emmanuelle de s’investir au Soudan. Il lui envoie un billet d’avion. Sœur Emmanuelle se rend à contrecœur au Soudan. Sur place, elle se rend à l’évidence : on a besoin d’elle à Khartoum. Une fois de plus, elle retrousse ses manches et paie de sa personne. L’Association suisse des Amis de Sœur Emmanuelle se concentre alors sur l’aide à apporter au Soudan. Tout est à faire, la tâche est immense. Une structure est mise en place sous la houlette du diacre Kamal Tadros, secrétaire d’une ONG locale, St- Vincent de Paul , ce qui permet d’éviter les tracasseries dont sont victimes les organisation caritatives étrangères.
Epaulées par des associations sœurs en France et en Autriche, 6 foyers sont ouverts pour héberger environ 125 orphelins rescapés de la guerre au sud Soudan, encadrés par des parents d’accueil. 3 fermes accueillent pour leur part 520 adolescents où une formation professionnelle leur est dispensée. A cela il faut ajouter 8 ateliers de formation professionnelle, un programme d’alimentation en eau potable par 3 camions citernes qui amènent chaque jour 120'000 litres d’eau dans les camps situés dans le désert, 3 dispensaires médicaux, 13 centres d’alimentation qui assurent un repas par jour à quelque 5000 enfants en dessous de 5 ans qui souffrent de dénutrition. L’Association a rappelé qu’avec 45 francs par an, lon nourrit un petit pendant un an ! Pour assurer le financement de tous ces programmes, l’Association s’emploie à trouver des fonds et compte bien sur les festivités q’elle organise les 18 et 19 mai prochains à l’occasion de ses 25 ans pour assurer l’avenir du programme de Sœur Emmanuelle au Soudan.