Mercy Ships navigue désormais indépendamment de Jeunesse en mission

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Mercy Ships navigue désormais indépendamment de Jeunesse en mission

17 mai 2004
Depuis 1978, Mercy Ships constituait l’un des principaux volets d’entraide du mouvement chrétien « Jeunesse en mission »
Depuis le début de l’année, l’association, installée dans la Maison de Rovéréaz sur les hauts de Lausanne, vogue en solo. Elle a coupé les amarres qui la rattachaient à Jeunesse en mission.Depuis le début de l’année, l’Association « Mercy Ships » (les bateaux de la compassion), dont le siège européen se trouve à Lausanne, s’est séparée de Jeunesse en mission (JEM) dont l’un des centres romands est installé au Chalet-à-Gobet. L’Anastasis, le Caribbean Mercy et l’Africa Mercy, les trois paquebots de « Mercy Ships », continueront leur travail d’entraide médicale notamment dans les ports des pays les plus défavorisés de la planète. A l’avenir, cette activité sera menée indépendamment de Jeunesse en mission, le mouvement de jeunesse au sein duquel « Mercy Ships » est née et qui rassemble aujourd’hui plus de 10'000 bénévoles à plein temps.

La raison principale de cette séparation est une question de responsabilité ultime. Jusqu’alors, l’association « Mercy Ships », fondée à Lausanne en 1978, dépendait en dernier ressort du conseil international de Jeunesse en mission. Pour atteindre ses propres objectifs, « Mercy Ships » souhaitait en référer uniquement à son propre conseil international.

Fin 2003, Don Stephens, le fondateur et responsable de cette œuvre chrétienne, de sensibilité évangélique, a communiqué cela par lettre à ses quelque 800 collaborateurs. « Il n’y a pas de changement dans l’esprit ou dans le fonctionnement de « Mercy Ships », explique Trevor Davies, le directeur exécutif de l’association pour la Suisse. Mais nous avons dû envisager cette séparation pour des raisons pratiques : gérer 45 millions de francs chaque année exige des structures professionnelles. »Regrets du côté de Jeunesse en missionA Jeunesse en mission, cette séparation ne se fait pas sans regret. Même si le responsable de JEM Suisse romande, Heinz Suter, relève que les liens demeurent étroits avec « Mercy Ships », il ne peut s’empêcher d’exprimer sa tristesse devant la prise d’indépendance d’un des fleurons de l’activité de ce mouvement. « Cette démarche s’est faite sur plusieurs années et dans un respect réel, explique Heinz Suter. C’est vrai qu’il y a une certaine tristesse, mais pas d’animosité. Il n’y a pas eu de coups bas et cette prise d’indépendance a eu lieu dans un bon esprit. »

La prise d’indépendance de « Mercy Ships » entraîne toutes sortes de conséquences pratiques. Sur les bateaux, les « plein-temps » devront choisir de rester à JEM ou d’entrer dans la structure « Mercy Ships ». S’ils souhaitent rester à JEM, ils devront quitter les paquebots d’entraide. Pour Trevor Davies, cela ne fera pas problème : « Quasi tout le monde va rester en place ! » Du côté des formations dispensées sur les bateaux, les « écoles de disciples » d’une durée de 6 mois, sur l’Anastasis notamment, auront toujours lieu, mais elles ne seront plus estampillées « Jeunesse en mission ». Elles s’appelleront « Segue » (« Suis-moi »). « L’esprit sera toujours le même, explique le directeur de « Mercy Ships » Suisse, mais le contenu sera davantage orienté vers les problématiques de développement auxquelles est confronté un service à bord d’un des bateaux d’entraide. » De plus, ces écoles ne pourront plus servir de porte d’entrée à l’Université des nations, le cursus de formation que JEM propose aux 4 coins du monde.

« Mercy Ships » salariera certains postes à responsabilité

Autre changement d’importance. « Mercy Ships » pourra à l’avenir salarier directement certains postes à responsabilité. Même si une bonne partie des personnes à bord des bateaux continuera à travailler sur une base bénévole, avec un groupe d’amis comme sponsors, certains, au vu des compétences requises, pourront être salariés. « Si ces employés de « Mercy Ships » souhaitent rester dans l’association plus d’une année, ils devront toutefois suivre la formation « Segue » », ajoute Trevor Davies.