Contribution ecclésiastique à Neuchâtel : les journaux plutôt que la rue

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Contribution ecclésiastique à Neuchâtel : les journaux plutôt que la rue

28 mai 2004
Après une mauvaise année 2003, les trois Eglises officielles changent de stratégie pour leur campagne de sensibilisation, avec la transmission des valeurs essentielles en toile de fond
Respect, compassion, amour, partage, écoute : les Eglises ne sont pas les seules à promouvoir ces valeurs. Mais à travers leur présence auprès des plus faibles comme lors des moments forts de la vie, de la naissance à la mort en passant par le mariage, les institutions réformées et catholiques contribuent à leur transmission.

Tel est en substance le message de la 15e campagne de sensibilisation à la contribution ecclésiastique que les trois Eglises reconnues par l’Etat – réformée, catholique romaine et catholique chrétienne - lancent ensemble à Neuchâtel. Dans ce canton, où la séparation avec l’Etat est de mise, seule la générosité des fidèles permet aux Eglises de perdurer. Or ici comme ailleurs, l’année 2003 a été difficile. « Comparativement à 2002, l’Eglise réformée évangélique de Neuchâtel (EREN) a connu une baisse de près d’un million de francs », reconnaît Georg Schubert, le grand argentier de l’EREN. Du côté catholique, pas de quoi pavoiser non plus, avec un demi million manquant à l’appel. « Plus d’un millier de personnes cessent de nous soutenir chaque année », poursuit Georg Schubert, qui rappelle cependant que le nombre des donateurs reste supérieur aux personnes actives dans la vie paroissiale ou présentes aux cultes. Un accueil qui sera déterminantAutant dire que cette campagne n’a rien d’une routine. De sa réussite et de l’accueil que lui réserveront les Neuchâtelois dépendent en grande partie la possibilité pour ces institutions de poursuivre leur mission. En ce qui concerne l’EREN, par exemple, la bonne volonté des protestants est censée couvrir les trois quart d’un budget annuel de 11,2 millions de francs. Autant dire que la décision d’abandonner l’affichage dans la rue - vecteur de communication habituel - au profit d’annonces dans la presse locale représente un changement qui ne sera pas sans conséquence pour le proche avenir. Sans avoir de chiffres précis, les Eglises estiment qu’il s’agit là d’un meilleur moyen de toucher le public.

Photo en noir et blanc montrant une dame âgée en discussion avec un petit garçon, slogan sobre voire timide, puisque sous forme de question (« Pourquoi transmettre les valeurs essentielles ? »): Nous sommes loin des sentences coup-de-poing choisies récemment par l’Eglise genevoise, et qui ont d’ailleurs recueilli leur petit succès médiatique. « Après discussion, nous pensons qu’une argumentation plus soft, avec un message basé sur les réalités quotidiennes, est préférable », estime Jean-Jacques Martin. Le vicaire épiscopal rappelle en outre que, contrairement à ce qui se passe à Genève, les Eglises neuchâteloises tiennent à une campagne unie « afin de montrer l’unicité de leur action ».

Une première parution dans L’Express et L’Impartial a eu lieu vendredi dernier. Cinq autres s’échelonneront durant le printemps, avant un rappel cet automne. Un millier d’affichettes format A5 se verront également mises à disposition des paroisses, alors que les personnes physiques et les entreprises recevront un courrier leur rappelant les principales tâches accomplies par les Eglises.