L’Eglise vaudoise choisit la continuité

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L’Eglise vaudoise choisit la continuité

26 juin 2004
Le Synode réformé réélit au premier tour ses autorités actuelles malgré une double candidature de poids
Antoine Reymond reste membre à plein temps. L’Eglise réformée vaudoise (EERV) accorde sa confiance aux autorités actuelles pour un nouveau mandat de 5 ans. Samedi, un second tour n’aura même pas été nécessaire pour que le Synode réélise les six membres sortants du Conseil synodal.

On le savait, tout l’enjeu du scrutin résidait dans la présence surnuméraire de ministres, deux candidats se présentant alors qu’aucun des trois conseillers actuels ne désirait s’en aller. La répartition avec un nombre de quatre laïcs ne pouvant être remise en question, un choix délicat s’imposait entre changement et continuité après une législature agitée. Les deux pasteurs Xavier Paillard et Jean-Michel Sordet, qui faisaient de facto cause commune, sont demeurés unis jusque dans la défaite. Avec seulement 38 voix, ils n’ont pas réussi à convaincre du bien-fondé de « l’alternative » qu’ils estimaient représenter. Volonté de travailler ensembleAvant le vote, à mots plus ou moins couverts, c’est bien la possible éviction d’Antoine Reymond qui a fait débat. Si le parlement décidait son départ, il se séparait du principal interlocuteur de l’EERV dans les discussions avec l’Etat de Vaud, et les autres communautés religieuses, autour du futur article constitutionnel sur les Eglises. Visiblement, l’argument de Xavier Paillard - se demandant s’il était bon que « ceux qui négocient soient les mêmes que ceux qui ont posé le cadre des rencontres » - n’a guère porté. Comme si le Synode savait ce qu’il avait à perdre, beaucoup moins ce qu’il pouvait gagner en changeant de représentant.

Le second élément qui semble avoir convaincu les délégués est celui de la collégialité. A part Daniel Schmutz démissionnaire, remplacé par le laïc Patrick Felberbaum, les membres du Conseil synodal avaient notifié leur volonté de continuer à œuvrer ensemble. Une « complémentarité bâtie au fil des années » que le législatif n’a pas voulu briser. Après une brève délibération, il a d’ailleurs reconduit Antoine Reymond dans sa fonction emblématique de membre à plein temps, son collègue Henri Chabloz endossant pour sa part le rôle de président.

Reste que, même si désormais le processus de restructuration Eglise à venir (EAV) semble sur les rails, ce quinquennat ne manquera pas d’enjeux. Entre la volonté de « revivifier le culte », celle de soigner une « écoute mutuelle » pour mieux avancer, et naturellement toute la question de la place de l’Eglise réformée vaudoise au sein du canton et de la société, le Conseil synodal ne chômera pas.