Dix mille francs pour ne pas oublier Bafoussam

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Dix mille francs pour ne pas oublier Bafoussam

13 juillet 2004
De retour du Cameroun, un groupe de jeunes de l’Eglise réformée vaudoise offre un gros chèque à une ONG locale
Le dernier acte d’une belle aventure. Le son du cor des Alpes résonne encore, paraît-il, dans les environs de Bafoussam. A Noël 2002, Philippe Corset n’avait pas oublié ce clin d’œil instrumental à l’intention des Camerounais. Pour le diacre lausannois, comme pour le pasteur pulliéran Jean-François Ramelet et une vingtaine de jeunes de la paroisse de la Paudèze, ce mardi matin marque le dernier acte d’une aventure de quatre ans peuplée de rencontres, de musique mais aussi de chocs culturels. Ils ont remis un chèque de 10'000 francs au pasteur Reto Gmünder, envoyé du Département missionnaire (DM) au Cameroun. « Un proverbe africain dit que la main qui donne se trouve toujours au-dessus de celle qui reçoit, note le ministre. Ce n’est pas le cas de votre don qui témoigne d’un esprit d’égalité et de collaboration ».

Tout a commencé fin 2000 dans la région La Paudèze de l’Eglise réformée vaudoise (EERV), entre Pully et Lutry. Le projet d’organiser un voyage lointain mûrit dans le cadre des activités jeunesse. Le groupe d’adolescents, entre 17 et 23 ans, choisit comme destination le Cameroun, avec lequel l’EERV entretient de nombreuses relations par le biais de son secteur missionnaire. « Nous voulions rencontrer les gens sur place autour de ce qui constitue l’une de leurs richesses, la musique. Et nous avons donc formé une chorale », se souvient Jean-François Ramelet. « Un choix courageux », note avec amusement Reto Gmünder. Sur place, la petite équipe donnera plusieurs concerts dans des églises et lors de cultes, et se produira même dans la cour centrale de la prison de Douala. « Un souvenir impressionnant », reconnaît l’un des participants.

En marge des répétitions de chant, les jeunes se démènent pour trouver l’argent qui financera non seulement la moitié de leur périple, mais permettra également de soutenir des projets humanitaires sur place. 22'000 francs seront ainsi récoltés dans ce but, par le biais de ventes et autres repas de soutien. Dans un premier temps, il s’agissait de parrainer à moyen terme un centre social pour enfants. « En bons Suisses, explique Matthieu, nous voulions que notre argent soit efficace et serve vraiment. Evidemment, la réalité est différente. Et nous nous sommes aperçu des limites d’une aide directe ». Décision est finalement prise d'aider un projet par ailleurs soutenu par le DM, une petite ONG nommée le CIPCRE (pour Centre international pour la promotion de la création). Née à Bafoussam, désormais implantée également au Bénin et au Tchad, elle tente de sensibiliser la population à diverses problématiques qui minent ces régions : développement durable, égalité des genres, corruption et violence.