Droit des Enfants bafoués : des histoires vraies qui empêchent de se croiser les bras
24 septembre 2004
La Convention des Nations Unies relatives aux Droits de l’Enfant a été ratifiée par 191 pays
Encore faut-il qu’elle soit appliquée et respectée. Ce qui est loin d’être le cas. En témoignent les douze histoires vraies réunies dans un recueil par Jean Zermatten, juge des mineurs en Valais. Emouvant et révoltant. « Madame, pouvez-vous faire que je revoie le soleil encore une fois avant de mourir ? » Depuis trois ans, le petit Paul, un Rwandais d’environ huit ans, croupit en prison. Le gosse a été dénoncé pour avoir montré du doigt un homme qui tentait de se cacher dans un arbre. Il était haut comme trois pommes, il a cru à un jeu, tout était si fou autour de lui. Peu de temps après, il a vu son village brûler, son père et sa mère ont été assassinés. Et lui, on l’a traité de génocidaire, on l’a enfermé. Il n’a pas de papier, aucun juge ni aucun procureur ne s’est jamais occupé de lui, personne n’a donné l’ordre de le délivrer, personne ne lui a accordé le droit d’être présumé innocent.
Dorothée, elle, avait 16 ans et un gros ventre quand elle a été arrêtée pour un larcin dans un supermarché. Née au Venezuela de mère allemande et de père inconnu, elle vivotait seule en Allemagne, après avoir fui sa mère alcoolique et les amants pédophiles de cette dernière. Le directeur de la prison remarqua qu’elle était de nationalité vénézuélienne et demanda aux autorités compétentes de la rapatrier, c’est-à-dire de l’expulser. Ce qui fut fait. Elle était enceinte de sept mois quand on l’a débarquée au Venezuela, pays dont elle ignorait jusqu’à la langue et où personne ne l’attendait. On ne l’a plus jamais revue, elle et son enfant. D’après la loi pourtant, Dorothée avait automatiquement la nationalité allemande de par sa mère et cela dès sa naissance et son bébé l’aurait aussi automatiquement eue. Mais ceux qui ont traité son cas, ont voulu l’ignorer, comme ils n’ont pas cherché à défendre ses droits, ne voulant se débarrasser d’un problème en le rayant du territoire allemand. Personne ne l’a jamais protégée ni n’a pris sa défense. On doit le récit de sa brève et poignante histoire à Jürgen Dubbers, ancien procureur allemand qui s’est ému de ce cas.
Mais il n’y a pas qu’au bout du monde que des enfants voient leurs droits ignorés bafoués, qu’ils sont abusés, prostitués, abandonnés, vendus, maltraités, discriminés, forcés à travailler, qu’ils n’ont pas accès à des soins de santé, qu’ils ne sont pas scolarisés. Qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes sans protection aucune. Un scandale auquel on ne peut s’habituer. C’est pourquoi Jean Zermatten, qui a fondé à Sion l’Institut international des Droits de l’Enfant, s’est décidé à rassembler les récits de galères vécues par des enfants ici ou ailleurs pour illustrer de façon concrète la Convention relative aux Droits de l’Enfant, dont il nous livre commentaire éclairant.
Dorothée, elle, avait 16 ans et un gros ventre quand elle a été arrêtée pour un larcin dans un supermarché. Née au Venezuela de mère allemande et de père inconnu, elle vivotait seule en Allemagne, après avoir fui sa mère alcoolique et les amants pédophiles de cette dernière. Le directeur de la prison remarqua qu’elle était de nationalité vénézuélienne et demanda aux autorités compétentes de la rapatrier, c’est-à-dire de l’expulser. Ce qui fut fait. Elle était enceinte de sept mois quand on l’a débarquée au Venezuela, pays dont elle ignorait jusqu’à la langue et où personne ne l’attendait. On ne l’a plus jamais revue, elle et son enfant. D’après la loi pourtant, Dorothée avait automatiquement la nationalité allemande de par sa mère et cela dès sa naissance et son bébé l’aurait aussi automatiquement eue. Mais ceux qui ont traité son cas, ont voulu l’ignorer, comme ils n’ont pas cherché à défendre ses droits, ne voulant se débarrasser d’un problème en le rayant du territoire allemand. Personne ne l’a jamais protégée ni n’a pris sa défense. On doit le récit de sa brève et poignante histoire à Jürgen Dubbers, ancien procureur allemand qui s’est ému de ce cas.
Mais il n’y a pas qu’au bout du monde que des enfants voient leurs droits ignorés bafoués, qu’ils sont abusés, prostitués, abandonnés, vendus, maltraités, discriminés, forcés à travailler, qu’ils n’ont pas accès à des soins de santé, qu’ils ne sont pas scolarisés. Qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes sans protection aucune. Un scandale auquel on ne peut s’habituer. C’est pourquoi Jean Zermatten, qui a fondé à Sion l’Institut international des Droits de l’Enfant, s’est décidé à rassembler les récits de galères vécues par des enfants ici ou ailleurs pour illustrer de façon concrète la Convention relative aux Droits de l’Enfant, dont il nous livre commentaire éclairant.