Dimanche de l'Eglise persécutée:La longue litanie du martyre chrétien
28 octobre 2004
Dans la perspective du dimanche de l’Eglise persécutée, rencontre avec un pasteur irakien dont la communauté tente de résister à la violence des extrémistes musulmans
De la Chine au Nigeria, la liste des régions où les chrétiens subissent des persécutions ne cesse de s’allonger. Le dimanche 14 novembre prochain sera celui de l’Eglise persécutée. Instituée depuis plusieurs années par l’Association Portes Ouvertes (lire encadré) et l’Alliance évangélique suisse, cette journée de prière fait désormais partie du calendrier de nombreuses paroisses chrétiennes. « Pour nous, il s’agit d’un jour par an, mais pour de nombreux chrétiens, la persécution est une cruelle réalité quotidienne », rappelle à Prilly Pierre Tschanz, le directeur de Portes Ouvertes.
Des exemples, Youssif Matti n’en manque pas. Après avoir fui le régime de Saddam Hussein, ce pasteur irakien s’est établi dans le nord du pays et y a fondé plusieurs églises évangéliques kurdes. « Lorsque nous avons commencé, nous n’étions que deux, ma femme et moi. Aujourd’hui, il y a trois communautés tolérées par les autorités, des bibliothèques, deux radios, un centre pour les femmes et trois écoles fréquentées par près de 500 élèves », raconte-t-il alors qu’il visite pour la première fois la Suisse. Désormais, d’après la loi de cette minorité kurde (4 millions sur une population globale de 25 millions), un Kurde a le droit de devenir chrétien. Une reconnaissance officielle qui ne supprime pas le poids de la charia et des coutumes locales. « De nombreux chrétiens irakiens continuent ainsi à payer ce choix de leur vie », note le ministre. Plusieurs de ses proches ont été assassinés par les extrémistes musulmans, les enlèvements et autres mauvais traitements demeurent monnaie courante. Depuis l’occupation américaine du pays, la situation des ces quelques milliers de chrétiens irakiens, qui constituent l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde, s’est encore dégradée. « Actuellement, la population fait l’amalgame entre chrétiens et Américains », regrette Youssif Matti, qui visiblement ne fait pas partie de ceux qui pensent que l’évangélisation agressive de certains mouvements missionnaires américains contribue au durcissement de la majorité musulmane. Quatre pays symbolesA part l’Irak, les lieux de brimades antichrétiennes restent légions sur la planète. En Chine, les arrestations massives de responsables d’églises se multiplient. En Afghanistan, cinq anciens musulmans convertis ont été assassinés depuis le 1er juillet. Si un accord de paix, provisoire et fragile, a été signé au Soudan entre le gouvernement musulman et le sud rebelle, la guerre religieuse et ethnique se poursuit au Nigeria, où elle a déjà causé près de 10'000 victimes. Au Mexique, au Vietnam, en Corée du nord, en Inde, les minorités chrétiennes sont constamment soumises aux arrestations arbitraires et aux violences physiques.
Cette année, quatre autres pays ont été choisis comme symboles de ces maltraitances, quatre régions du monde où Portes Ouvertes se trouve à l’œuvre sur le terrain. Le Sri Lanka, où le climat antichrétien ne cesse de se renforcer, avec des bouddhistes fondamentalistes réclamant des lois interdisant toute conversion. L’Erythrée, où des centaines de chrétiens sont en prison, ou encore la Colombie et l’Iran.
Des exemples, Youssif Matti n’en manque pas. Après avoir fui le régime de Saddam Hussein, ce pasteur irakien s’est établi dans le nord du pays et y a fondé plusieurs églises évangéliques kurdes. « Lorsque nous avons commencé, nous n’étions que deux, ma femme et moi. Aujourd’hui, il y a trois communautés tolérées par les autorités, des bibliothèques, deux radios, un centre pour les femmes et trois écoles fréquentées par près de 500 élèves », raconte-t-il alors qu’il visite pour la première fois la Suisse. Désormais, d’après la loi de cette minorité kurde (4 millions sur une population globale de 25 millions), un Kurde a le droit de devenir chrétien. Une reconnaissance officielle qui ne supprime pas le poids de la charia et des coutumes locales. « De nombreux chrétiens irakiens continuent ainsi à payer ce choix de leur vie », note le ministre. Plusieurs de ses proches ont été assassinés par les extrémistes musulmans, les enlèvements et autres mauvais traitements demeurent monnaie courante. Depuis l’occupation américaine du pays, la situation des ces quelques milliers de chrétiens irakiens, qui constituent l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde, s’est encore dégradée. « Actuellement, la population fait l’amalgame entre chrétiens et Américains », regrette Youssif Matti, qui visiblement ne fait pas partie de ceux qui pensent que l’évangélisation agressive de certains mouvements missionnaires américains contribue au durcissement de la majorité musulmane. Quatre pays symbolesA part l’Irak, les lieux de brimades antichrétiennes restent légions sur la planète. En Chine, les arrestations massives de responsables d’églises se multiplient. En Afghanistan, cinq anciens musulmans convertis ont été assassinés depuis le 1er juillet. Si un accord de paix, provisoire et fragile, a été signé au Soudan entre le gouvernement musulman et le sud rebelle, la guerre religieuse et ethnique se poursuit au Nigeria, où elle a déjà causé près de 10'000 victimes. Au Mexique, au Vietnam, en Corée du nord, en Inde, les minorités chrétiennes sont constamment soumises aux arrestations arbitraires et aux violences physiques.
Cette année, quatre autres pays ont été choisis comme symboles de ces maltraitances, quatre régions du monde où Portes Ouvertes se trouve à l’œuvre sur le terrain. Le Sri Lanka, où le climat antichrétien ne cesse de se renforcer, avec des bouddhistes fondamentalistes réclamant des lois interdisant toute conversion. L’Erythrée, où des centaines de chrétiens sont en prison, ou encore la Colombie et l’Iran.