Le phénomène va encore s’accentuer avec l’augmentation de la population catholique issue de l’immigration, dont l’intégration prendra un peu de temps. De ce point de vue, la nouvelle Constitution qui met sur un pied d’égalité les deux grandes Eglises chrétiennes correspond à une vraie réalité démographique.

- La diversification du paysage religieux sonne-t-elle le glas du concept d’Eglise officielle ?

La majorité de la population suisse continue à se déclarer membre d’une Eglise. Cela dit, les modalités du partenariat entre le politique et le religieux sont l’objet d’évolutions permanentes, aussi bien dans les cantons où ce lien est coupé, comme à Genève ou à Neuchâtel ; que dans ceux où il est demeuré fort comme dans le cas de Vaud. Cette question est clairement devenue un enjeu politique en soi.

- Comment voyez vous les années à venir ?

D’un modèle confessant, nous passons clairement à une dynamique multitudiniste, avec deux Eglises officielles au service de l’ensemble de la population qui les considère comme des ressources dont on se sert lors d’événements importants. L’ouverture de la Suisse sur l’Europe va peut-être provoquer l’arrivée de ressortissants européens de tradition protestante, mais plutôt du côté alémanique.