Les spectateurs furent très nombreux à la projection du film du réalisateur bernois Peter von Gunten „Im Leben und über das Leben hinaus - Ici-bas, au-delà“. Peter von Gunten a suivi pendant quatre années les communautés mennonites en Suisse et aux USA. „Ce film montre combien la rencontre avec les anabaptistes a été marquante pour le réalisateur, a expliqué Michel Ummel, ancien dans la communauté mennonite de Sonnenberg. La Sainte Cène célébrée conjointement à la Cathédrale de Berne a été un autre temps fort de ce week-end de rencontre entre anabaptistes et réformés. „En cette fin de semaine, c’est moins l’expiation d’une faute que la reconnaissance et l’estime réciproques qui marquent notre rencontre“, a affirmé Samuel Lutz, président du Conseil synodal des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure. “En outre, pour le président du Conseil synodal, les Eglises réformées nationales et les anabaptistes ne doivent pas forcément avoir une identité de vues sur toutes les questions de doctrine et en particulier sur le baptême des adultes, la dialogue œcuménique intervient dans nos relations entre Chrétiens. „En dépit d’un passé très lourd, ce qui nous unit est plus fort que ce qui sépare“. Durant des décennies, les anabaptistes ont été considérés comme des traîtres, poursuivis, bannis et exécutés pour la simple raison qu’ils refusaient le baptême des enfants pour le baptême des adultes, rejetaient le service militaire et exigeaient la stricte séparation entre l’Eglise et l’Etat. Pour le gouvernement bernois du début du 16ème siècle, ces choix allaient visiblement trop loin. De nombreux anabaptistes fuirent l’Emmental et des régions des pré-Alpes bernoises pour se réfugier dans le Jura, en Alsace et en Amérique. Ce n’est qu’en 1874, date à laquelle la liberté de conscience fut inscrite dans la Constitution que les Anabaptistes ont pu se réunir librement. Aujourd’hui, le territoire de l’Eglise bernoise compte 10 communautés anabaptistes rassemblant 1800 membres.