Catastrophe annoncée au Togo:"Notre pays a un urgent besoin de la fraternité ecclésiale internationale"
14 avril 2005
La Cevaa, Communauté protestante d’Eglises en mission, vient de se choisir un nouveau président
De passage à Lausanne, le Togolais Franck Adubra se dit très préoccupé par la situation de son pays. Et compte sur le soutien des chrétiens romands. Franck Adubra est le nouveau président de la Cevaa, la Communauté d’Eglises en mission. Pasteur au sein de l’Eglise évangélique presbytérienne du Togo, la seconde en importance de ce pays d’Afrique occidentale, ravagé par la corruption et près de 40 ans de dictature, il sait mieux que personne ce que représente ce « lien fraternel entre 32 communautés issues de la Réforme sur les 4 continents ».
Durant le règne sans partage du général Eyadéma, décédé en février dernier, les Eglises togolaises ont été réduites au silence par le régime militaire. « Lorsqu’elles osaient affirmer les valeurs de l’Evangile sans cesse bafouées, témoignant du désir de justice et de paix de la population, elles furent constamment menacées et empêchées par le pouvoir ». Plusieurs dirigeants de l’Eglise catholique et de sa l'Eglise presbytérienne ont ainsi été persécutés par les sbires d’Eyadéma. « L’attention que nous portent des chrétiens du Nord mais aussi du reste du monde a été pour nous un soutien important », explique Frank Adubra. Et, du côté réformé, la Cevaa joue en ce sens un rôle non négligeable, comme à Madagascar ou en Côte d’Ivoire. S’écouter et s’enrichir mutuellementFranck Adubra s’apprête à repartir dans son pays, en nourrissant les plus grandes craintes au sujet des élections présidentielles du 24 avril prochain. Des troubles ont déjà éclaté dans la capitale Lomé et en d’autres endroits du territoire, et l’on sait l’armée et les partisans du fils d’Eyaméda prêts à tout pour emporter la victoire. Malgré tout, Franck Adubra tentera de stimuler « l’attente réciproque des membres de la Cevaa de s’écouter et de s’enrichir ». En tant que président du comité élu pour 4 ans, il compte également « renforcer un engagement effectif, tant sur le plan spirituel que social ».
Peu connue en Europe, la Cevaa jette des passerelles entre les chrétiens d’ici et d’ailleurs. « Finalement, c’est à travers l’importance qu’elle prend au sein des Eglises membres, que la Cevaa existe ». Bref, ce qui semble insignifiant vu d’ici a toute son importance là-bas.
A la demande des Eglises locales, une importante délégation oecuménique vient d’ailleurs de se rendre sur place (lire encadré). Y figuraient, aux côtés de la Cevaa, des représentants de la Fédération protestante de France, la Mission de Brême, DM Echange et Mission (romand) ainsi que son homologue français, le Service protestant de mission. Plusieurs personnalités religieuses africaines en faisaient également partie. Après avoir rencontré des personnalités politiques et judiciaires et avoir été reçue par les ambassadeurs de France et d’Allemagne, la délégation a lancé un appel pour le « respect des principes démocratiques », s’inquiétant de « l’absence de certaines conditions indispensables au déroulement d’élections transparentes ». Un groupe de suivi devrait informer les partenaires sur l’évolution de la situation. Plus que jamais, cette fraternité ecclésiale paraît indispensable pour le Togo.
Durant le règne sans partage du général Eyadéma, décédé en février dernier, les Eglises togolaises ont été réduites au silence par le régime militaire. « Lorsqu’elles osaient affirmer les valeurs de l’Evangile sans cesse bafouées, témoignant du désir de justice et de paix de la population, elles furent constamment menacées et empêchées par le pouvoir ». Plusieurs dirigeants de l’Eglise catholique et de sa l'Eglise presbytérienne ont ainsi été persécutés par les sbires d’Eyadéma. « L’attention que nous portent des chrétiens du Nord mais aussi du reste du monde a été pour nous un soutien important », explique Frank Adubra. Et, du côté réformé, la Cevaa joue en ce sens un rôle non négligeable, comme à Madagascar ou en Côte d’Ivoire. S’écouter et s’enrichir mutuellementFranck Adubra s’apprête à repartir dans son pays, en nourrissant les plus grandes craintes au sujet des élections présidentielles du 24 avril prochain. Des troubles ont déjà éclaté dans la capitale Lomé et en d’autres endroits du territoire, et l’on sait l’armée et les partisans du fils d’Eyaméda prêts à tout pour emporter la victoire. Malgré tout, Franck Adubra tentera de stimuler « l’attente réciproque des membres de la Cevaa de s’écouter et de s’enrichir ». En tant que président du comité élu pour 4 ans, il compte également « renforcer un engagement effectif, tant sur le plan spirituel que social ».
Peu connue en Europe, la Cevaa jette des passerelles entre les chrétiens d’ici et d’ailleurs. « Finalement, c’est à travers l’importance qu’elle prend au sein des Eglises membres, que la Cevaa existe ». Bref, ce qui semble insignifiant vu d’ici a toute son importance là-bas.
A la demande des Eglises locales, une importante délégation oecuménique vient d’ailleurs de se rendre sur place (lire encadré). Y figuraient, aux côtés de la Cevaa, des représentants de la Fédération protestante de France, la Mission de Brême, DM Echange et Mission (romand) ainsi que son homologue français, le Service protestant de mission. Plusieurs personnalités religieuses africaines en faisaient également partie. Après avoir rencontré des personnalités politiques et judiciaires et avoir été reçue par les ambassadeurs de France et d’Allemagne, la délégation a lancé un appel pour le « respect des principes démocratiques », s’inquiétant de « l’absence de certaines conditions indispensables au déroulement d’élections transparentes ». Un groupe de suivi devrait informer les partenaires sur l’évolution de la situation. Plus que jamais, cette fraternité ecclésiale paraît indispensable pour le Togo.